Le guide des anime du printemps 2022
Miss Shachiku and the Little Baby Ghost
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Miss Shachiku and the Little Baby Ghost ?
Note de la communauté : 3.5
Qu'est-ce que c'est ?
Une improbable amitié entre une employée de bureau et un petit bébé fantôme qui tente de l'aider à concilier vie professionnelle et vie privée.
Miss Shachiku and the Little Baby Ghost est diffusé sur Crunchyroll le jeudi à 15 h 30.
Comment était le premier épisode ?
EmmaNouba
Note :
Il est des sujets qui ont du mal à passer les frontières et celui de cet anime semble en faire partie. Même si dans nos contrées, des employés restent travailler tard, on n'aurait pas comme idée de créer une aventure tournant autour d'une « esclave » du travail et d'un fantôme. C'est pourtant le thème du manga d'Imari Arita, adapté par Deko Akao (Après la pluie, Les mémoire de Vanitas), réalisé par Kû Minamihara, avec au chara-design, Haruka Tanaka. Une équipe assez jeune s'est donc collé à cet anime produit par Project n°9 (Higero).
Connue en premier sur Twitter, cette série passe bien le pari de l'adaptation. Le défi est simple : comment faire fondre le spectateur avec un personnage tout kawaii. Miss Shachiku, rivée à son ordinateur, seule dans l'immense open space, n'a qu'un but : terminer la masse de dossiers que son tyrannique de supérieur lui a intimé l'ordre de terminer pour le lendemain.
Elle est épuisée, mais même si minuit a sonné deux heures avant, elle n'a pas terminé sa tâche. Dans tout l'anime, on ne pourra que voir ses cernes noires se renforcer, et compatir au supplice de la jeune femme. Quand soudain une voix caverneuse lui ordonne : Va-t'en ! Mais il en faut plus pour faire peur à notre amie. Et, on ne peut pas l'empêcher de travailler. Elle ne se démonte pas et n'est pas plus étonnée que cela qu'il s'agisse d'un fantôme. Et elle part à sa recherche.
Commence alors le mode kawaii (avec une voix qui vous l'indique, ce qui peut être soit charmant, soit agaçant, à l'usure) et l'on découvre que ce fantôme est une petite fille blonde, une enfant. Dans ce premier épisode, on n'en saura pas plus sur la raison de sa présence dans les bureaux de cette société qui presse ses employés à coups d'heures supplémentaires. On sent que la petite a une mission : empêcher le surmenage de la jeune office lady.
Pour cela, elle va sortir le grand jeu, il faut dire que le fantôme, chaque midi, lui pique son onigiri. En échange de cette « offrande » (inconsciente, certes), la petite revenante a décidé de la prendre comme « humaine à sauver d'elle-même ». Et pour cela, elle doit réussir à la faire rentrer dans son home sweet home, afin de dormir, afin de ne pas être malade.
Miss Shachiku and the Little Baby Ghost est une série de vie quotidienne, on y suit les journées (trop longues) des employés, les discussions entre collègues. C'est d'ailleurs en discutant avec sa copine d'open space de ce fameux onigiri manquant chaque jour que la rumeur d'un fantôme hantant les lieux arrive sur le tapis… La jeune femme n'est ainsi pas plus étonnée que cela de rencontrer un spectre (qu'elle reconnaît grâce à son diadème…) et tombe sous le charme. Elle est perdue : la kawaitude l'a piégée ! Si elle ne peut pas partir sans finir son travail, la petite va lui faire un petit massage, mais tout en continuant à psalmodier : « Va-t'en ! ». Mais pourquoi donc veut-elle absolument la virer de son bureau ? On se réjouit de suivre cette nouvelle amitié qui naît, même si, avouons-le, on passe à côté du kawaii !
Damien Hilaire
Note :
Miss Shachiku and the little baby ghost est à l'origine un manga de Imari Arita qui avait tout pour être adapté en anime surtout en cette période de production revenant sur le thème des esprits, que ça soit Hanako-kun ou Mieruko-chan. Avec pour cette nouvelle déclinaison de manga mélangeant comique et fantôme, un élément supplémentaire qui fait recette depuis déjà plus de 20 ans : le moe.
Tellement moe qu'on aurait pu croire qu'il s'agissait de Doga Kobo à la production mais il n'en est rien puisqu'on retrouve le studio Project N°9 qui est d'ordinaire plutôt connu pour adapter des light novels et des jeux vidéo bien que cette saison nous avons également droit à Love After World Domination de leur part. Leur dernière tentative de faire une adaptation de manga était sur Super HxEros et nous voulons oublier cette série.
Heureusement, ce printemps ça semble plutôt normal comme série avec, sur Miss Shachiku, Kû Minamihara à la réalisation quelqu'un qu'on connaît pour… rien ! C'est sa toute première participation à une production anime et il est directement réalisateur ! C'est surprenant. Néanmoins il est accompagné à l'écriture d'un nom que nous voyons régulièrement revenir dans le milieu, Deko Akao. Akao est une scénariste habituée à l'adaptation d'œuvres déjà existantes, pour ne pas dire que c'est sa spécialité, bien que des fois ça ne soit pas toujours forcément intéressant une fois mis en images, faute d'avoir un studio qui tienne la route ou un réalisateur à même de suivre le plan. Avec Bones, on a droit aux Mémoires de Vanitas ou à Noragami Aragoto et c'est top, alors que si c'est Project N°9 bah ça fait High School Prodigies et c'est déjà oublié.
Ici, pas d'isekai, normalement aucun risque que ça s'emballe et l'histoire restera bien tranquille donc ça devrait être regardable jusqu'au bout, à moins de faire une indigestion de personnages choupis niveau Puchu. Même si franchement avec un scénario pareil c'est difficile de savoir s'il faut en rire.
Car Miss Shachiku c'est quand même l'histoire d'une employée de bureau exploitée par son supérieur qui est obligée de faire des heures supp jusqu'à pas d'heure pour le satisfaire et qui frôle le karôshi chaque nuit. Au point qu'un esprit errant dans les bâtiments de son entreprise se mette à vouloir l'effrayer pour qu'elle rentre chez elle prendre du repos au lieu de mourir devant son ordinateur.
Le phénomène du karôshi est hélas bien implanté au Japon où il est difficile de faire valoir les droits du travail ou même d'avoir un syndicat pour se défendre des abus. On en voit jamais dans les anime (mais ils existent), ce qui amplifie ce sordide constat : il y a de plus en plus de morts au travail. Mais alors comment réussir à prendre au sérieux un sujet pareil sur un anime dont le gag principal semble être de booster son personnage principal d'énergie quand elle est touchée émotionnellement par le bébé fantôme tout choupikawaii qui veut la pousser à quitter le bureau pour ne pas qu'elle y clamse ?
C'est contradictoire ! Mais pas inintéressant, surtout qu'en filigrane nous pouvons voir poindre une critique du monde du travail, évidemment, qui pousse à la déprime voir la dépression par sa monotonie et ses absurdités. Jusqu'où ira cette série dans cette observation ? Difficile à dire, pour l'instant c'est juste mignon.
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