Le guide des anime de l'automne 2024

Criminelles fiançailles

Yoshino Somei est la petite-fille du chef du plus grand clan de yakuzas de la région du Kansai. Lorsque son grand-père décide de la fiancer avec Kirishima Miyama, petit-fils d'un puissant clan rival du Kanto, elle doit aller vivre avec lui à Tokyo. Kirishima accueille chaleureusement Yoshino et sa sympathie ferait presque oublier qu'il est issu d'une famille de yakuzas. Mais un événement va dévoiler à Yoshino sa véritable personnalité.

Criminelles fiançailles est diffusé sur Crunchyroll.

Guillaume Lasvigne
Note :

Vous prendrez bien un peu de yakuzas pour cette rentrée automnale ! Nisekoi en version un peu plus décomplexée, en tout cas du point de vue de la violence inhérente à cet univers si particulier, c'est un peu ce que ce premier épisode de Criminelles fiançailles (Yakuza Fiancé: Raise wa Tanin ga Ii) donne l'impression d'être. C'est en tout cas de cette manière que l'on serait tentés de le vendre, l'anime ne se distinguant pas encore pas sa personnalité.

Yoshino est la petit- fille d'un grand yakuza. Une jeune femme solitaire, qui se décrit elle-même comme peu intelligente mais qui, surtout, a toujours mené une vie paisible en dépit de sa condition. Forcément, sa rencontre avec Kirishima, lui aussi héritier d'une famille de yakuzas, va changer sa vie : on parle là d'un mariage arrangé dans le but d'unir les deux familles. Sauf que le jeune homme, derrière sa popularité au lycée (il est beau gosse, évidemment), se révèle être un psychopathe tout ce qu'il y a de plus brutal, avec une forte appétence pour une violence masochiste et exacerbée. Par conséquent, Yoshino finit très vite par l'ennuyer du fait d'un caractère réservé, à mille lieues des passions singulières de Kirishima. Si elle veut survivre dans un tel contexte, il va donc lui falloir changer du tout au tout.

Et c'est peu de dire que notre ressenti de spectateur peut faire écho à celui du yakuza. Si Criminelles fiançailles devait être le seul anime que l'on regarderait tout le reste de notre vie, on serait d'ores et déjà déprimés face à son manque global d'intérêt. Il y a d'abord cette écriture qui semble peu se soucier de la suspension d'incrédulité, qui se cache derrière la personnalité erratique de sa protagoniste. On accepte d'abord, tant bien que mal, que Yoshino rencontre Kirishima, emménage chez lui et commence à étudier dans un lycée tokyoïte grâce à la magie d'ellipses hasardeuses. Comme souvent, la série semble elle-même s'excuser en faisant s'exprimer le personnage sur l'absurdité d'une telle situation. C'est après tout une habitude de ce genre de productions et cette nouvelle saison d'anime n'a pas manqué d'en proposer de nouveaux exemples. Il est moins évident de cautionner le fait que la jeune femme accepte de subir son sort pendant un an, simplement parce que son grand-père le lui demande gentiment. Grosses ficelles ou simple paresse narrative, finalement peu importe tant le reste de l'épisode se montre à l'avenant. Et d'une certaine manière, la conclusion nous donnerait presque envie de voir comment les choses vont évoluer.

Il faudra pour cela accepter de se satisfaire d'une violence timide et peu surprenante (au-delà d'un plan de torture que l'on n'attendait pas et de quelques répliques rigolotes), et des limites artistiques habituelles de l'industrie contemporaine. A l'instar d'autres séries de cet automne, les équipes du Studio DEEN font ce qu'elles peuvent et la série n'est pas ce qu'on qualifierait de détestable. Il s'agit simplement d'un petit divertissement sans envergure et qui ne se distingue en rien de ses camarades.

Bref, Criminelles fiançailles fait ce qu'elle peut pour être aguicheuse. On a fait ce qu'on a pu, en vain, pour croire qu'elle pouvait l'être.