Le Guide des anime de l'hiver 2019
The Price of Smiles
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The Price of Smiles ?
Note de la communauté : 3.3
Qu'est-ce que c'est ?
The Price of Smiles est un anime original disponible sur Crunchyroll tous les vendredis à 17 h
Comment était le premier épisode ?
Bruno de la Cruz
Note :
Et hop, un nouveau programme né d'un anniversaire. Et cette fois-ci, c'est l'émérite studio Tatsunoko qui souffle ses 55 bougies. Pour le jeune spectateur, il est possible que le nom de Tatsunoko, fondé par trois frères, n'évoque pas grand-chose, si ce n'est (peut-être) le projet Infini-T Force (2017) ou la réunion des héros locaux. En remontant un peu l'horloge, l'adaptation TV de Ping-Pong (2014) est la dernière production 5 étoiles du studio, bien que dans l'imaginaire collectif ce soit surtout le talent de Masaaki Yuasa qui ait fait la différence. À raison sûrement.
Ainsi, pour cette date importante, Tatsunoko pond The Price of Smiles, soit un anime original mêlant politique et mecha – deux ingrédients amoureux –, 2D et CG – deux personnalités moins faciles à unir. Sans aller jusqu'à dire que le choix de s'orienter vers une telle production est mauvais, il est très curieux de voir qu'une maison ayant fait sa réputation sur les super-héros (Gatchaman, Casshern) ou Speed Racer n'ait pas pioché ailleurs pour marquer son anniversaire. De la même manière que Tatsunoko a formé pléthore de talents ayant fondé Production I.G ou J.C. Staff, le Studio N'a noué aucun partenariat pour se donner les moyens de marquer les esprits. Pour l'heure, rien ne fait écho au passé de Tatsunoko. On se souvent que le Studio Trigger avait, pour ses 5 ans, produit Space Patrol Luluco, une série très méta sur les choix du studio. Pour autant, nous ne sommes pas dans le secret des dieux pour savoir ce qu'il en est réellement, ni ce qu'il en sera d'ici quelques épisodes, tout juste devons-nous nous contenter d'un nom – Hikaru Yuasa – comme crédit d'”original story concept”.
Ce postulat posé, The Price of Smiles reste une bonne surprise. La trame dévoile un monde post-apo (au Japon), avec une souveraine de 12 ans devant mener son royaume à la prospérité, morale et alimentaire. En attendant de voir comment cette jeune reine va calmer la rébellion interne et accepter la violence pour défendre les siens, tout en nous demandant quel camp choisir, on ne peut pas dire que la série brille par son esthétique. Les designs à peine éclairés de l'illustrateur NOB-C laissent la vedette à l'utilisation de la 3D, dont le blend (insertion dans un champ 2D) est tout à fait satisfaisant. De plus, son animation est assez maline car elle se calque sur le timing singulier d'une animation 3D (elle coupe donc le mouvement au lieu de le reconstituer en intégralité). Ce résultat, on le doit au duo Frame Box (Black Butler: Book of Murder, Mobil Suit Gundam UC (OAV)/Dynamo Pictures (Garo: Divine Flame), soit deux structures plutôt jeunes. Au pilotage de la série, on retrouve Toshimasa Suzuki, un artiste qui avait participé par à-coups à Fafner, la saga Monogatari, et montré son aisance sur de la fiction dramaturgique avec le projet Love Song pour un Pilote. L'épisode 2 de The Price of Smiles place un petit coup de poignard. À voir s'il est mortel ou tristement guérissable.
Damien Hilaire
Note :
C'est la seule série mecha de la saison et elle est réalisée dans des circonstances particulière. The Price of Smiles est non seulement une production originale, mais en plus il s'agit d'une œuvre anniversaire faisant partie du package des studios Tatsunoko pour fêter leurs 55 ans d'existence. On y suit Yûki, une jeune princesse du royaume de Soleil, débordée par ses fonctions royales.
Heureusement pour elle, elle peut compter sur sa conseillère, Layla, et son meilleur ami chevalier Joshua. Il y aussi le capitaine de la garde Harold, et son conseiller Izana. Que c'est dur de gérer un royaume ! Yûki veut apporter la joie et le sourire à tous les habitants de la planète. Même au pays voisin, l'empire de Grandiga qui va prochainement renouveler son pacte de non-agression avec Soleil. Grandiga sera sûrement ravi que la princesse lui offre ses présents d'anniversaire ! Du haut de ses 12 ans, la petite idéaliste vit dans un monde quadrillé : vie bien rangée, tutorat, étude de la stratégie et de l'étiquette, Joshua est son seul échappatoire à la vie stressante de la haute.
Élevés ensemble depuis qu'ils ont perdu leurs parent dans un accident lié aux Chrars (ces robots marchant à l'énergie d'un minerai lui donnant son nom le Chrarslapis), les deux compères ont fait les 400 coups et s'entendent comme s'ils étaient de la même fratrie et du même monde. Mais Joshua, en sa qualité de garde royal, est envoyé à la frontière avec Grandiga et c'est là que le prix du sourire est révélé. Soleil est en conflit avec Grandiga et les troupes de l'empire viennent de faire une percée à la frontière, prête à fondre sur la capitale de Soleil.
Cette série est très dense ! Il y a un nombre d'informations à digérer assez formidable, entre les noms et grades des personnages, la situation socio-économique du pays, les ressources, les raisons de la crise, ça fait énormément de choses à retenir. On frôle l'indigestion. Notre princesse ici présente est un summum de niaiserie crasse et cela semble bien être un choix délibéré de la réalisation puisque le prix du sourire auquel semble faire référence le titre de l'anime est bel et bien le mensonge. Cette pauvre gamine a beau ne pas être un pantin, elle est toutefois tenue à l'écart des réalités de son propre pays, qui est en passe de se faire rouler dessus par une nation voisine.
On ne comprend pour l'heure pas trop ce qui pousse le gouvernement à cacher la vérité à l'innocente orpheline, mais force est de constater que le changement d'ambiance est assez radical. Il y a un monde entre le ton bon enfant du début de l'épisode (relativement léger voire un poil mièvre et cliché), et les vingt dernières secondes après le générique, où s'établit le mensonge que doit porter Joshua sur ses frêle épaules d'ado de 15 ans. Ce qui laisse à penser que ce préambule était trompeur et que la suite sera plus dure avec ses personnages, à l'image de cette réalité occultée.
Sur le plan technique on est dans la moyenne basse. Certains visages en arrière-plan piquent un peu les yeux mais c'est vraiment peu de chose. Les décors ne brillent pas d'une grande originalité, mais au moins ils ne sont pas extravagants au point de rendre risible ce cadre de science-fiction. De même pour les costumes, élégants mais sobres. Il y a un vrai travail sur l'authenticité de cet univers, on veut nous y faire croire et tout est fait pour qu'on y adhère. Et ça marche. Pour ce qui est des mecha, sans surprise : ils sont en 3D. Toutefois, il faut constater que leur look n'est pas désagréable à l'oeil et que la texturisation est propre, il y a eu un joli effort pour qu'ils ne jurent pas avec le reste de l'anime. Ça n'est certes pas toujours super fluide, mais c'est propre et la CGI fait bonne figure. D'autant que l'action des combats est bien lisible. Reste que l'animation est pas folle, ce n'est clairement pas sur The Price of Smiles qu'on trouvera sa dose de sakuga.
Donc, pour l'instant, si on ne sait encore trop quoi en penser, ça se regarde sans déplaisir malgré une héroïne cruche au possible. On est gavé d'informations qu'il aurait été sans doute plus digeste d'étaler sur la durée. Cette concentration laisse à penser que l'épisode suivant sera consacré à un tout autre sujet et qu'il était impossible de faire autrement. On vérifiera ça à l'épisode 2.
EmmaNouba
Note :
Quoi de mieux pour fêter ses 55 ans que d'offrir une petite série aux allures toute proprette et jolie, cachant un puissant plaidoyer contre les horreurs de la guerre ? C'est ce que propose Tatsunoko Production avec The Price of Smiles, réalisé par Toshimasa Suzuki (Heroic Age). Ecrite par Shinichi Inotsume (Gansta.), cet anime est de ceux qui, au premier abord, ne payent pas du tout de mine. Regarder le premier épisode n'est vraiment pas le reflet du projet. Pourtant dès le début, celui-ci est plaisant avec des graphismes agréables et un univers assez original.
Sur une planète lointaine, une jeune fille fête ses 12 ans. Ce n'est pas n'importe qui. Yûki est la princesse qui règne sur ce royaume, qui semble paisible. Avec son ami d'enfance Joshua, qui est aussi son preux chevalier, et sa tutrice Layla, la demoiselle vit dans une parfaite insouciance entre rire, larmes et jeu. Orpheline depuis qu'elle est bébé, la princesse n'a pas connu ses parents présentés dans l'histoire officielle comme morts pour trouver une énergie afin de permettre d'apporter la prospérité à leur peuple. Le carburant permettant cultiver les terres mais aussi de mouvoir les armes de guerre, le Chrars, est convoité par l'ennemi, l'Empire. Mais cela, la princesse n'en a pas la moindre notion. Elevée dans l'insouciance, elle croit que son monde est en paix alors que sévit une terrible guerre aux frontières du royaume.
Et c'est là que la série devient intéressante. Elle quitte les robes roses de la demoiselle et décrit les combats violents de robots géants des deux factions. On ne s'attardera que peu sur le design des mecha qui franchement ne sont pas terribles, voire même quelque peu cheap. C'est d'ailleurs bien dommage de ne pas avoir inventé des visuels un peu originaux, mais le propos de la série ne semble pas être là.
Alors que les combats font rage, le royaume qui paraissait si paisible subit trahison et perte. La princesse Yûki va prendre rapidement conscience de ce qui se déroule quand on l'emmène voir le corps de Joshua. Elle comprend alors qu'on lui a menti.
Pendant les deux premiers épisodes, l'on est du côté des forces du royaume symbolisées par la couleur rose et à partir du troisième, on passe dans celui des troupes de l'empire (bleu) et l'on suit une femme soldat totalement insensible, qui n'a qu'une idée en tête, faire tomber le royaume. Rose, bleu, l'on est ballottés de part et d'autre, sans savoir vraiment quel parti prendre…
Si les personnages sont intéressants, entre la princesse (rose) qui apprend la vie en perdant son meilleur ami, la glaciale tueuse (bleu), son chef qui n'approuve pas cette guerre qui paraît s'éterniser, ses supérieurs complètement indifférents aux dommages collatéraux… The Price of Smiles, bien plus qu'une nouvelle énième série de mecha et de princesse, surprend par le chemin que prend son récit. On se doute bien que les deux demoiselles sont vouées à se rencontrer, et l'on se saurait que souhaiter qu'elles deviennent les agents d'une paix entre le Royaume et l'Empire… à suivre donc !
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