Le guide des anime du printemps 2020
Tower of God

Préféreriez-vous lire cet article en anglais ? oui
Voulez-vous définitivement définir votre édition comme Français ? oui

Combien donnez-vous l'épisode 1 de
Tower of God ?
Note de la communauté : 3.5



Qu'est-ce que c'est ?

Atteignez le sommet et tout vous appartiendra ! Celui qui parvient en haut de la tour verra ses souhaits les plus fous s'exhausser. Il deviendra alors un dieu. C'est l'histoire du début et de la fin de Rachel, une fille partie dans la tour pour toucher les étoiles, et de Bam, un garçon qui ne vit que pour elle...

Tower of God est diffusé sur Crunchyroll tous les mercredi à 7 h 30.


Comment était le premier épisode ?

Pa Ming Chiu
Note :

« Bienvenue dans la Tour de Dieu !
Atteins le sommet de la Tour et tout t'appartiendra.
Tout ce qui existe en ce monde s'y trouve et pourrait devenir tien.
Tu serais un Dieu.
Voici l'histoire de Rachel, qui voulait gravir la Tour pour voir les étoiles, et de Bam qui n'avait besoin que d'elle dans sa vie.
Leur commencement et leur fin. »

Tower of God s'ouvre sur ces mots qui posent tout de suite des enjeux simples et un certain onirisme, ce qui se confirme ensuite.
On suit ici le point de vue du jeune Bam qui veut juste retrouver celle qu'il aime. Pour cela, il doit gravir les étages d'une dangereuse tour.
On est dans un univers énigmatique. Rien n'est expliqué et les personnages ne sont pas non plus exposés. Cette approche minimaliste et impressionniste ne manque pas de rappeler le surréaliste et Gigerien manga Blame! de Tsutomu Nihei (où il est d'ailleurs également question d'évoluer dans les niveaux d'une étrange construction dans fin) ou les jeux vidéo de Fumito Ueda, mettant des jeunes gens solitaires face à des mondes hostiles et mystérieux. Si ce n'est que le ton se veut moins contemplatif et moins taiseux.
Ce premier épisode déroule une galerie de personnages aussi riche que bavarde. Bam commence par rencontrer Headon, l'un des administrateurs de la Tour, qui lui explique qu'il doit réussir au préalable un test de courage avant de débuter son ascension, ainsi que d'autres protagonistes qui vont lui venir en aide pour réussir cette première épreuve.
Notre héros accédant alors au second étage, il se retrouve ensuite dans une battle royale entre 400 combattants aux compétences létales diverses… !
Difficile pour l'instant de savoir où va vraiment aller la série. Est-ce le côté fantasmagorique qui va prendre le pas ? L'aspect romantique ? Ou allons-nous juste avoir droit à un énième survival ?
Quoiqu'il en soit, le setup est séduisant en l'état et riche en possibilités.

Surtout que l'ensemble est visuellement avenant, grâce à de jolis character designs et un trait pictural qui évoque le bon vieux dessin à l'encre sur celluloïd (mais qu'on devine simulé artificiellement et informatiquement, à cause de la systématique différence d'épaisseur de trait entre gros plans et plans larges, et entre personnages au premier plan et au second plan.). La mise en scène est correcte, sans plus. A voir ce qui sera proposé par la suite, les scènes d'action allant à priori arriver.
Mention spéciale aussi à la très réussie musique de Kevin Penkin.

Pour l'anecdote, Tower of God est à l'origine un webcomic sud-coréen, écrit et dessiné par Lee Jong-Hui sous le pseudonyme SIU (Slave in Utero). Cette histoire fait partie d'un univers plus étendu que l'auteur regroupe sous le nom Talse User Story.


Bruno de la Cruz
Note :

C'est avec curiosité qu'on reçoit le premier épisode de Tower of God, le fer de lance des Crunchyroll Originals. Alors, un peu à la façon de Netflix, il ne s'agit pas vraiment d'une création originale (c'est une adaptation), mais il est en revanche clair que c'est une vraie production de Crunchyroll et non une co-prod' (comme pour In/Spectre) dans laquelle la plateforme de diffusion aurait une place plus ou moins importante dans le comité.
On peut aussi préciser que Crunchyroll compte fortement sur son poulain, et c'est un doux euphémisme tant les séries cotées ont filé chez la concurrence (et elle doit partager Digimon avec sa nouvelle sœur). Une fan base existe, mais il lui faut un peu de qualité pour amener du monde derrière elle !

Je crois que le portage de ce webtoon est un ballon d'essai à goûter. Il le faudra pour savoir si nous avons là qu'une simple conjugaison de noms reconnus (Masashi Kudo au chara design, Kevin Penkin à la musique…) tout juste rattachés par le nom de Telecom Animation. La vue du premier épisode permet de deviner une certaine disparité dans l'enrobage graphique, mais seul le temps nous dira si nous sommes en présence d'un parti pris (avec ses lines grossiers pouvant briser la rigidité d'un design). La démarche donne du cachet, et même si on peut y voir un compositing un peu fragile, ce n'est pas dérangeant. Par contre ça doit s'accompagner d'une bonne qualité de dessin, et si ça tient la route sur ce premier épisode, les différents designs ne laissent pas de marge d'erreur sous peine d'être cheap ou ridicule.

On peut aussi dire un mot sur le réalisateur, qui est davantage un animateur qu'un pur storyboarder : Sano Takashi. Le CV en qualité de directeur n'est pas épais, mais ses interventions récentes sur Vinland Saga, par exemple, sont des signes rassurants. Peut-être aussi est-il un homme de contacts (TMS n'est pas loin, Kudo peut aussi rameuter du monde), et je crois qu'on peut espérer l'apparitions de quelques talents. L'ouverture est en tout cas assez dense et expose bien le décalage (et l'intelligence) de son héros, dans un monde hostile, propice à un potentiel mind game (le terme, pas le film !) L'autre point fort de la série réside dans sa direction artistique, avec la présence de Shimizu Keichiro (Baki). L'homme s'était magnifiquement illustré sur Lupin Part 5, et on retrouve encore quelques beaux tableaux dans cette ouverture, comme ce champ doré au moment du survival game. On peut aussi parler de Hashimoto Takashi au color design, un habitué de Madhouse et des films de Satoshi Kon. Le jeu de colo' est d'ailleurs bien catchy sur TOG, ce qui n'est pas déplaisant.

Au final, on gardera un œil dessus. Tout d'abord parce que l'œuvre semble bien écrite, avec un concept au final simple mais accrocheur, qui réserve des surprises, ça se sent. Ensuite parce que c'est une curiosité et un terrain propice à greffer des freelances ou des talents émergents. C'est tout le mal qu'on lui souhaite.


Damien Hilaire
Note :

Une tour, des épreuves. Se retrouver à affronter des centaines d'adversaires dans un macrocosme aux limites indéfinissables. Grimper avec pour unique objectif d'atteindre le sommet, même si pour cela il faut tout sacrifier. Tout sacrifier pour retrouver Rachel et lui demander pourquoi elle est partie.
Difficile de passer à côté de Tower of God cette saison. Le projet est d'envergure, il est à la fois la première production Crunchyroll Originals à paraître mais également le premier webtoon à avoir droit à une série d'animation.
Pour mieux comprendre, il va d'abord falloir rappeler quelques évidences. Un webtoon est un type de BD numérique d'origine asiatique et au format vertical, chaque chapitre d'un webtoon est constitué non pas de pages, mais d'une unique planche à scroller. C'est un format très populaire en Corée là où il est né il y a un peu plus de 10 ans. L'une des figures emblématiques du genre c'est bien entendu Tower of God de SIU. Véritable classique, la série est un titre unique en son genre à l'univers gigantesque, au nombre de persos tout aussi imposant, avec une intrigue extrêmement fouillée et surtout un feeling >cite>Hunter x Hunter qui n'est pas pour déplaire. Autant dire qu'il était difficile de passer à côté. Oui mais il faut quand même réussir à transposer le titre en animation et c'est une autre paire de manche.
Pour ce faire, Crunchyroll est allé dégoté le studio Telecom Animation Film, aka la filiale production étrangère d'un autre Studio Plus connu : TMS. TMS, ou Tokyo Movie Shinsha, est l'emblématique studio caché derrière les sagas Lupin the Third et Détective Conan. Plus récemment nous les avons même vus sur l'adaptation de Dr. Stone. Mais Telecom parle à beaucoup moins de gens. Ils s'occupent de sous-traitance en tout genre allant des décors à l'animation et on les retrouve autant sur Aikatsu! au Japon, que sur La Bande à Picsou ou Les Animaniacs pour les productions occidentales. Il n'y a donc pas à rougir en terme de production, c'est du solide.
Pourtant le staff réuni sur le projet est loin d'avoir un CV d'envergure. Le réalisateur Takashi Sano a surtout été animateur et story-boardeur, mais il a quand même déjà dirigé chez Actas sur une des nombreuses séries Transformers. Mais c'était il y a déjà 15 ans. Toutefois sa maîtrise du story-board pourrait faire la différence. Pour l'adaptation on retrouve Erika Yoshida, pas vue depuis Trickster qu'on s'efforce d'oublier. Seul vrai soutien solide sur laquelle la communication a énormément misé, c'est le retour de Kevin Penkin à la musique. Remarqué sur Made in Abyss, vu ensuite sur Rishing Shield Hero et bientôt à l'affiche d'Eden (la production Netflix d'Irie). Et on peut dire qu'il signe ici une de ses meilleures, sinon sa meilleure, bande-son ! S'il y a bien une chose à retenir de cet épisode, en dehors de son casting de seiyû extrêmement goldé, c'est bien la musique proprement dingue, Penkin s'est surpassé. Dommage que l'épisode en lui-même promette beaucoup mais soit en soit décevant. L'esthétique est très propre avec un sacré travail sur les couleurs mais aussi sur le trait rappelant du fusain qui peine à faire comprendre son univers et son intrigue en faisant le choix de sauter des passages importants du début.
Pour autant la production est propre et le duel face à l'anguille aurait pu se jouer à grand renfort de CGI, ils ont fait le choix de la 2D, on apprécie le geste.


EmmaNouba
Note :

Création originale de Crunchyroll, l'adaptation du webtoon du coréen SIU (Lee Jong-Hui), Tower of God peut décontenancer au premier abord, mais si vous vous accrochez, vous ne serez pas déçus.
Le graphisme a le mérite de respecter l'oeuvre originelle et les couleurs sont vraiment très belles, avec un côté « à l'ancienne » (vive la 2D) très charmant. C'est une pointure, Masashi Kudo (Bleach, Pet), qui signe l'excellent chara design, la réalisation a été confiée à Takashi Sano (qui a notamment travaillé à de nombreux postes sur les Lupin III). Si l'on peut être gêné par le graphisme pendant les premières minutes, le scénario semble aussi peu original. Mais en fait, passé l'idée d'une tour à escalader pour atteindre ses rêves les plus fous et le côté jeu vidéo (un étage avec un boss par étage ?), le mariage du graphisme si singulier, des voix très bien castées et de la BO de Kevin Penkin (The Rising of The Shield Hero), le tout mâtiné avec l'arrivée de personnages totalement improbables, titille notre cerveau qui passe en mode ”mais qu'est-ce donc que cette série ?” Et le voici qui tombe totalement sous le charme.

Il faut dire que le héros, Bam, un jeune garçon aux yeux couleur miel, se retrouve dans cette galère par amour. Et quoi de plus noble qu'une quête pour retrouver sa belle, Rachel de son petit nom. On est comme le jeune gars, balancés dans l'histoire sans avoir aucune clé, aucun code. On comprend qu'il vivait dans les ténèbres, après que Rachel l'a sauvé, le sortant d'un puits, mais sinon sur leur vie avant d'intégrer la Tour, rien, walou.
Quand la jeune demoiselle part pour gravir la Tour afin d'enfin voir le soleil et qu'elle se dissout dans l'air comme un Docteur Who se régénérant, Bam n'a qu'une idée : la suivre. Et lui, pauvre petit gars un peu paumé, réussit à ouvrir la lourde porte. Il croise alors Headon, l'administrateur du premier niveau. Alors que Bam va partir bille en tête, débarque une princesse sans aucune éducation et totalement barrée, Mademoiselle Yuri et son « guide », Evan, un jeune militaire un peu freluquet, aux ordres de la belle. Quand elle apprend qu'un non-élu, un irrégulier, est dans la place, elle arrive fissa pour l'observer. Bam n'a rien d'exceptionnel, pas de force herculéenne, pas d'intelligence einsteinienne… Elle décide pourtant de l'aider car il a, dixit, un joli minois. Et voici une représentante de l'aristocratie qui règne sur la Tour qui lui prête une méga épée et le prend un tantinet en affection. Mademoiselle Yuri aime bien que les choses s'agitent et que la routine soit perturbée. Et comme elle le souligne, les non-élus mettent toujours le bazar dans la Tour : les irréguliers, c'est le chaos, et elle adore cela. Même si Headon met des bâtons dans les roues de Bam en lui imposant un test bien trop difficile pour le premier niveau, le jeune homme va triompher. Comme quoi même dans cette Tour mystérieuse, le pouvoir peut être accordé à un être aussi insignifiant que Bam. Mais l'est-il vraiment ?

Ce premier épisode a un vrai charme et l'on se laisse porter comme Bam dans cet univers complétement inconnu. Tower of God est une vraie découverte qui vaut le coup d'être tenté. Fascinant et captivant.


mettre en favori/partager avec : short url

montrer la version originale [en] de cet article

cet article a été modifié depuis qu'il a été originalement posté; voir l'historique des changements.

retour à Le guide des anime du printemps 2020
La saison en avant-première: page d'accueil / archives