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L'autrice Moyoco Anno se livre sur l'importance d'avoir une vie « équilibrée »

posté à par Kim Morrissy
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Moyoco Anno a été interviewée par le magazine NewsPicks Brand Magazine, dans le cadre de son édition de printemps 2020 qui a pour thème le travail dans le Japon moderne. Un sujet qui touche particulièrement l'artiste qui a œuvré entre 2004 et 2008, de manière assez intensive, sur son manga Hataraki Man qui justement porte sur le travail et les différents profils de travailleurs.

Il suit plus particulièrement l'histoire de Hiroko Matsukata, une jeune femme travaillant dans une société de magazines. Elle donne tout ce qu'elle a dans son travail, très forte et déterminée, et est connue pour avoir la capacité de passer en mode « Hataraki Man » (Man qui travaille). Malgré son succès professionnel, sa vie manque d'amour – et contrairement à ce que son attitude laisser penser, elle quitterait le travail plus tôt sans problème pour un rendez-vous galant. Malheureusement, son petit-ami est encore plus mordu de travail qu'elle ne l'est…

Anno s'est ainsi confiée au magazine : pour elle, il n'y aucun mal à estimer la très bonne qualité de son travail et à y mettre un point d'honneur. Toutefois, ayant elle-même traversé un véritable burnout (ledit manga a été mis en hiatus en 2008), elle insiste sur la conception de perspective, qu'il faut absolument prendre en considération dans son travail.

« Je me suis arrêtée en 2008, mais les 7/8 années qui ont précédées ma pause ont été ponctuées d'éloges au regard de mes capacités, qui étaient au-delà de la moyenne des mangaka. Mais après ça, j'ai dû me reposer pendant dix ans. Donc, si on prend ces dix-huit années où j'ai été active dans leur globalité, j'ai produit une quantité de travail ni conséquente ni insuffisante, mais plutôt très dans la moyenne. J'en suis venue à la conclusion que lorsque l'on remettait les choses en perspectives, on peut arriver aux mêmes résultats finaux sans se pousser à bout. Une fois cette prise de conscience réalisée, j'ai été capable de me remettre au travail sans me tuer à la tâche. »

Anno revient sur l'importance de prendre soin de sa santé. « Lorsque l'on est jeune, on a beaucoup d'endurance et on est en mesure de négliger sans corps. Aujourd'hui, je fais attention à ne pas vider mes batteries et à travailler sans m'épuiser physiquement. Aussi, je me rends à la gym comme si cela faisait partie de mon travail. Je recommande d'améliorer son endurance via des entraînements physiques. Cela peut paraître un peu bateau, mais en entretenant son corps on arrive à atteindre ses deadlines plus facilement et on se remet plus facilement des coups de fatigues. »

Anno a toujours été très consciente du fait que dessiner un manga était une activité très physique. « Si on regarde mon âge, on pourrait croire que j'ai encore une belle et longue carrière devant moi. Mais en tant que mangaka, je pense qu'il ne reste dix ans pour voir clairement et utiliser mes mains de manière intensive. Quand je considère ainsi les choses, je prends conscience de la responsabilité que j'aie en dessinant. »

Moyoco Ano signes également les titres Memoirs of Amorous Gentlemen, Sakuran, The Diary of Ochibi-san, Insufficient Direction (titre autobiographique portant sur sa vie de couple avec son époux Hiedaki Anno), Sugar Sugar Rune, In Clothes Called Fat, Happy Mania et Buffalo 5 Girls.

Source : NewsPicks Brand Magazine Vol. 2 printemps 2020


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