Le guide des anime de l'automne 2023
Migi & Dali

par l'équipe éditoriale d'Anime News Network,
Voulez-vous définitivement définir votre édition comme Français ? oui

Combien donnez-vous l'épisode 1 de
Migi & Dali ?
Note de la communauté : 3.0



L'histoire

Les Sonoyama ne pouvant avoir d'enfant, ils ont adopté Hitori. Ce beau garçon intelligent a tout du fils parfait pour ces parents attentionnés. Reconnaissant d'avoir la chance de profiter d'une vie meilleure, Hitori cache pourtant un terrible secret : il possède un frère jumeau ! En effet, Migi et Dali se font passer pour un seul garçon et leur identité secrète cache un terrifiant secret…

Migi & Dali est diffusé sur Crunchyroll.


Comment était le premier épisode ?

Guillaume Lasvigne
Note :

Dans nos colonnes, nous avons largement évoqué l'un des principaux défauts de l'animation japonaise contemporaine, cette incapacité à faire confiance à l'intelligence émotionnelle de son spectateur. Paraphrase par voix off, schémas explicatifs, explication permanente de ce que l'on nous montre à l'écran… Il y a donc une certaine satisfaction à regarder cette adaptation de Migi & Dali. Déjà parce que le manga d'origine, dernière création de la regrettée Nami Sano (Sakamoto, pour vous servir !) s'amuse, consciemment ou non, de cette observation.

Migi et Dali, donc, sont des jumeaux orphelins, adoptés par deux personnages d'âge mûr convaincus de ne recueillir dans leur demeure qu'un seul enfant nommé Hitori. Ceux-ci s'amusent en effet à prendre la place de l'autre de temps à autre sans que l'on ne connaisse, pour l'heure, le but de cette manipulation. Il s'agit bien sûr pour eux de se nourrir, mais aussi de satisfaire les envies parentales de leurs parents : cuisiner une tarte aux cerises, porter Hitori sur ses épaules… C'est l'envie d'en apprendre toujours plus qui prédomine chez eux, toujours dans cette démarche de gamin maléfique comme on en a tant vu au cinéma avec, on l'imagine, un dessein plus ou moins cruel.

Ici, tout tient donc de la manipulation. Le vent que l'on croyait coupable du vol de chapeau de la mère, la pluie lors de leur départ en voiture… Tout acte est ici expliqué, montrant chaque situation anodine sous un jour nouveau, ce qui tiendrait, comme mentionné plus tôt, d'un manque total de confiance envers le spectateur si cela ne participait pas d'une intention claire : plonger le spectateur dans une ambiance étrange et ainsi nous faire victimes, nous aussi, des agissements du duo principal. “Étrange”, parce que les actes qui nous sont montrés relèvent clairement d'une excentricité peu évidente à accepter. Si on imagine sans mal la séquence du dîner (et en particulier l'échange de place entre Migi et Dali) fonctionner dans le manga du fait d'un découpage pensé pour manipuler la spatialisation, c'est moins évident dans une séquence animée ne nous épargnant aucun détail. Paradoxalement, c'est parce que la teneur absurde de la scène est frontalement assumée qu'elle fonctionne, bien aidée par la musique de Hiroko Sebu et ses chœurs d'enfants.

Le reste de l'épisode est à l'avenant et c'est bien ce qui nous fait tenir en haleine pendant vingt minutes jouant joliment les équilibristes. Cette première livraison opère sur une tonalité peu évidente à tenir entre humour et grotesque : l'explication de l'averse soudaine ne fonctionne par exemple absolument pas, mais a le mérite de n'arriver qu'à la toute fin.

Bref, Migi & Dali a tout pour se casser la figure mais évite l'accident pour le moment. Impeccablement rythmé, gentiment exubérant, l'anime installe un malaise progressif qui a le mérite de ne donner aucune réponse. À vouloir laisser son spectateur dans l'expectative, la série génère un suspense facile mais particulièrement efficace. Si certains shows de la saison gardent le bénéfice du doute quant à la qualité de leur évolution, Migi & Dali a, lui, toute notre confiance !


mettre en favori/partager avec : short url

retour à Le guide des anime de l'automne 2023
La saison en avant-première: page d'accueil / archives