Le guide des anime du printemps 2020
Sakura Wars the Animation

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Sakura Wars the Animation ?
Note de la communauté : 2.8



Qu'est-ce que c'est ?

1941, les jours paisibles sont de retour à la capitale impériale de Tokyo. Lorsque Kamiyama Seijuro, chef de la Brigade des Fleurs de la troupe impériale est transféré en Europe, Sakura Amamiya est promue cheffe adjointe. Plus tard, lors d'un passage au Japon, Kamiyama rend visite à la Brigade des Fleurs accompagné d'une jeune inconnue, Clara, unique survivante de la troupe de Moscou, anéantie lors d'un terrible accident. Elle est alors confiée à Sakura et au reste du groupe, qui la prendront sous leur aile en tant qu'apprentie. Mais pendant ce temps, un groupe prétendant être la troupe de Moscou apparaît soudainement à la capitale impériale... Qui est donc cette Clara originaire de Moscou ? Mais surtout, que vient faire au Japon la troupe de Moscou supposée anéantie ? Un nouveau combat commence pour la Brigade des Fleurs de la troupe impériale !

Sakura Wars the Animation est diffusé sur Wakanim tous les vendredis à 16 h.


Comment était le premier épisode ?

Pa Ming Chiu

Note :

L'histoire a pour cadre le Japon en 1941, à l'ère Taisho, une époque historique assez rarement représentée dans la pop culture japonaise vu l'implication du Japon dans la Seconde Guerre mondiale et l'état d'esprit encore très colonialiste et militariste du pays à cette époque. Toutefois, nous avons ici un Japon alternatif, fantastique et steampunk. La Brigade des Fleurs de la troupe impériale qui siège à Tokyo a deux visages. Le premier est celui d'un groupe de femmes artistes qui se produit régulièrement dans de superbes spectacles musicaux. Le second est celui d'une troupe d'élite qui défend la ville en utilisant des mecha.

En parallèle de la sortie du sixième et dernier opus vidéoludique chez nous (le 28 avril pour être plus précis), l'anime de Sakura Wars débarque sur Wakanim avec un sens du timing impeccable.
Le projet est de base cross-média et l'anime suit donc le jeu qui est une sorte de semi-reboot du premier épisode (officiellement, l'histoire se déroule quatorze ans après le premier jeu, mais s'en déconnecte suffisamment pour ne pas avoir besoin de tout rattraper). Sont également prévus des OAV, un film d'animation et un manga par Koyori Noguchi.
Que ce soit pour le jeu ou l'anime, on regrette en tout cas l'absence du character designer historique de la franchise, à savoir Kosuke Fujishima (Ah! My Goddess, You're Under Arrest, etc.) une star de l'animation des nineties. Il est remplacé ici par Tite Kubo, l'auteur du manga Bleach (en compagnie de Masashi Kudo, Takuya Chanohara et Tatsuya Fukushima pour l'animé), probablement plus à la mode.
Cela dit, on sent bel et bien une volonté de reprise stylistique dans le design, et Kubo, loin d'avoir deux mains gauches, livre un travail très correct. Mais on ne retrouve pour autant pas la patte visuelle qui faisait partie intégrante de l'identité de la licence pour beaucoup de fans.
Reste que la continuité artistique est assurée par les musiques, toujours composées en revanche par Kôhei Tanaka. Ce dernier est l'auteur des bandes originales de tous les jeux, y compris du dernier.
Au poste de réalisateur, on trouve Manabu Ono qui n'est un débutant non plus, vu qu'on a pu voir son travail sur Sword Art Online - Alicization ou The Irregular at Magic School par exemple.
Et cela se ressent dans la mise en scène plutôt réussie. La première scène d'action en ouverture est très bien fichue notamment et rend confiant pour la suite. La série profite aussi des derniers progrès en CGI et la 3D est franchement bien masquée ici par un cel shading bluffant (en plan fixe, l'illusion est même parfaite). Il reste bien quelques inélégances et un aspect trop lisse par ci par là, mais en contrepartie, on a plus de souplesse dans les mouvements de caméra.


Damien Hilaire

Note :

Hashire! Kousoku no, teikoku kagekidan! C'est le grand retour de la saga Sakura Taisen ! Rappelez-vous, c'était la série de jeu de drague et stratégie en temps réel avec des mecha se déroulant dans les années 1920. Une brigade impériale de cabaret composée de jolie jeune demoiselle qui, sous couverture, tatanent des monstres à bords de robots steampunk.
Presque 25 ans ont passé depuis le premier jeu sorti sur Sega Saturn, et déjà à l'époque, le titre s'était vu adapté à la télévision, il avait eu même droit à un film, des OAVs, bref, Sakura Taisen est un monument du jeux vidéo de stratégie et du mecha, son générique est aussi culte que les héros de la première série. Mais voilà, 25 ans ont passé et il est temps de dépoussiérer la licence qui n'a pas eu de jeu depuis 2010, et pas d'adaptation animée depuis 2007. Autant dire une éternité. Et quoi de mieux pour défricher que de réaliser un soft reboot de la saga.
Le sixième opus est sorti en 2019, et propose de repartir sur de tous nouveaux personnages, un peu plus de 10 ans après le dernière jeu en date. Afin de rafraîchir l'univers ils confient le chara-design à Tite Kubo, le mangaka mondialement célèbre derrière Bleach et c'est sur celui-ci que ce base l'anime dont nous allons parler, anime qui a beaucoup en commun avec le jeu puisqu'en plus de garder le même chara-design (logique) ils ont fait le choix de confier cette adaptation au studio responsable des cinématiques du titre (plus rare). C'est donc Sanzigen, studio 3DCG membre du groupe Ultra Super Pictures qui se colle à cette… non-adaptation de Shin Sakura Taisen ? Car oui Sakura Wars the Animation n'est pas une adaptation à proprement parler du scénario du jeu, mais bien un complément à celui-ci puisque les événements se déroulent un an après la fin de l'histoire principale, un choix pas si étrange par les temps qui courent où les adaptations comme celle de Fate Grand Order sont réservées à la communauté des joueurs.
Toutefois ici si ça se passe bien après le jeu, l'histoire n'est pas incompréhensible pour autant. La réalisation est du fait de Manabu Ono, connu pour être derrière l'arc Alicization de SAO, Asterisk War, Kyoukai senjou no Horizon ou Saki. Il écrit également le scénario mais partage la plume avec Tatsuhiko Urahata qui était à ce poste sur… Kyoukai Senjou no Horizon et Saki. Le monde est petit comme d'habitude dans l'animation japonaise. Mais tout cela n'a que peu d'importance quand il s'agit de Sakura Wars, ce qui intéresse les fans c'est la musique, et alléluia le compositeur historique est de retour ! Kôhei Tanaka, qui signe autant l'OST de One Piece que de Gunbuster, a une nouvelle fois répondu présent. C'est donc rassuré que nous entamons ce premier épisode.

Le héros poursuit une gamine enlevée par une mystérieuse femme masquée à bord d'un train, elle-même poursuivie par une étrange créature ailée. La petite sauvée, retour au bercail de la troupe impériale à Tokyo. La nouvelle Brigade des fleurs s'affaire à la préparation de leur nouveau spectacle quand Seijuro, revenu de sa mission, leur annonce que la gosse rejoint la troupe à compter d'aujourd'hui ! Comment le groupe va accueillir cette nouvelle venue ?

Pour un première épisode, on va dire que c'est ok, la musique est toujours top, l'histoire démarre doucement et la CG est correcte, malgré des rigidités dans le mouvement sur certains plans. Évidemment c'est Sanzigen, pas Orange donc y'a pas de miracle, mais l'ensemble reste propre, le peu d'action dévoilée fait moins peur que ce qui a été vu dans Listeners. Le mecha design, inchangé, est toujours aussi efficace. Restons prudent sur l'écriture, ça serait bête d'être largué parce qu'on a pas fait le jeu mais ça reste engageant !


Bruno de la Cruz

Note :

Le retour de la grande franchise Sakurai Taisen. Si le propos de cette nouvelle série s'insère plus tard dans la timeline et s'accorde avec les récentes sorties vidéoludiques (plus ou moins), la formule est destinée aux nouveaux venus, comme l'atteste le lifting artistique.

Pour ce renouveau, la production n'a pas rigolé en faisant appel à des artistes d'expérience. Outre le chara designer Masashi Kudo (Bleach.), c'est le réalisateur de Sword Art Online: Alicization et War of Underworld qui est à la manœuvre. Vient ensuite le choix qui fait débats, la 3D CGI. Avec un studio comme Sanzigen, la série se dote d'une structure spécialisée en la matière, mais ici elle produit l'ensemble de l'anime, elle n'est pas juste l'amie d'un studio : les personnages, les mecha, l'opening et tout le reste est en 3D (on va réduire le terme à 3D). Il est évidemment inutile de diaboliser le procédé, et les progrès en la matière sont assez notables pour que les résultats soient bien plus intéressants qu'autrefois. Mais il est toujours un peu douloureux de voir une telle franchise atterrir dans les mains d'un staff compétent pour se revêtir d'un habit 3D.

Concernant le travail produit, il est vraiment de qualité : bien que les visages demeurent un peu rigides, la modélisation fait vraiment honneur au design de Masashi Kudo/Tite Kubo, et la réalisation ne se prive pas de faire bouger la caméra dans tous les sens au moment de dégainer ses phases d'action. Le travail sur les textures est correct (les cheveux restent encore un ennemi coriace). Tout juste pouvons-nous noter quelques ralentissements ci ou là (quand il y a du monde à l'écran).

Alors, pourquoi une note si peu élevée ? On le sait, le souci de la 3D – bannie dans Promare pour ne citer qu'un exemple récent – résiste dans l'absence de timing de son animation. Un animateur se reconnait à son trait et à son timing. Dans cette production-là, l'uniformité efface cette identité, et ce n'est pas simplement un souci pour les observateurs avides d'identifier les artistes, sinon que tout se ressemblera. Avec la sortie du jeu Sakura Wars Story, on a juste un prolongement de la proposition graphique. L'idée est donc de mesurer une production par rapport à cette proposition. Le travail de Sanzigen est de qualité et le studio livre un résultat digne de sa réputation (l'incrustation est vraiment réussie), surtout pour du média mix, mais nous n'avons pas une proposition assez originale ou marginale pour aller au-delà en termes de reconnaissance.

Au final, je ne sais pas s'il faut se jeter sur chaque nouvel épisode de Sakura Wars The Animation. Si cela peut permettre à la nouvelle génération de jeter un œil sur le rétroviseur (le compositeur Kohei Tanaka est encore de la partie), alors ce sera déjà une belle réussite. Pour le reste, cela permet de vérifier les qualités de Sanzigen, qui maitrise son sujet pour un format TV.


EmmaNouba

Note :

Gros robots, gros lolos et petites pépées ! Il serait bien simpliste de résumer Sakura Taisen à cela, mais pourtant, on sort bien déçu de cette nouvelle version du mythique anime des années 1990. Il faut dire que ce n'est pas un reboot mais comme l'a brillamment détaillé mon confère Pa Ming, un anime accompagnant la sortie du sixième jeu vidéo.
Si l'on retrouve le même compositeur pour la BO, l'incontournable Kôhei Tanaka (Assassination Classroom, pour ne citer qu'un exemple, l'artiste a signé un nombre impressionnant de compositions), las, le charme de la patte du chara design de Kosuke Fujishima (Gungrave, Oh My Goddess!) manque, même si c'est Tite Kubo (Bleach), un artiste reconnu qui s'y colle, cela ne le fait pas, ou en tout cas bien moins. Il a pourtant appelé à ses côtés des artistes qu'il connaît bien dont Masashi Kudou (Bleach). Les mecha restent aussi parfaits qu'antan, et l'on retrouve avec joie le talent de Mika Akitaka (Yuna, Mobile Suit Gundam) qui maîtrise bien son sujet.
Côté réalisation, la série a pourtant été confiée par SANZIGEN Animation Studio (en pointe sur la 3D CGI, en charge des animations du jeu), à une pointure, Manabu Ono (Sword Art Online, Saki) et ce n'est pas là que cela pêche, bien au contraire. On apprécie le rythme dès l'ouverture très alléchant et cela reste, in fine, assez joli.

Hélas après un opening très rythmé, on nous amène dans la loge de la troupe impériale des fleurs, nos héroïnes. L'action se déroule en 1941. Mais pas de guerre contre les Chinois. L'heure est au steampunk avec robots géants et invasions de démons. Et on découvre Sakura et ses copines en pleine préparation de leur spectacle. Les jeunes femmes sont en fait des artistes, à la mode Folies Bergères, dans ce théâtre de Tokyo.
Alors qu'elles se crêpent doucement le chignon avant de passer en scène, arrive le chef de la bande (et oui, ça sent un peu le manga de harem, vu que le gars est le seul mâle à la ronde), Seijuro Kamiyama, de retour d'une mission secrète. Il rentre avec une jeune fille, rendant ainsi Sakura Amamiya rose de jalousie (on dit verte, mais là, littéralement, elle rosit). Klara est présentée comme devant intégrer l'équipe en tant qu'apprentie. Elle est en fait l'unique rescapée d'une vile attaque sur la bande de Moscou. Pendant que tout ce beau monde débriefe avec la directrice, la ville est attaquée par des gros monstres. Et hop, les jeunes filles intègrent chacun leur mecha coloré, au design de samouraï, pour une petite démonstration de leurs talents cachés.

Voilà, voilà, on ne peut pas dire que Tatsuhiko Urahata, qui signe l'histoire du premier épisode, se soit fait mal pour le scénario… Gageons que cette série plaira aux amateurs de mecha et de jolies filles. Malgré tout on ne finira pas de regretter la version des années 1990 !


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