Le guide des anime du printemps 2019 - Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba

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Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba ?
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Qu'est-ce que c'est ?

Découvrez une aventure où le sang va couler sous la lame de l'épée. Nous sommes pendant l'ère Taishô. Tanjirô, un jeune et sympathique vendeur de charbon voit son quotidien changer radicalement après le massacre de sa famille par un démon. Seule sa petite sœur Nezuko survit à l'attaque, mais elle est transformée en un démon féroce. Ils partent tous deux en voyage afin de prendre leur revanche et de rendre à Nezuko son apparence d'origine. Vivez avec eux ce périple dans lequel le destin des humains et des démons s'entremêlent. Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba (Les Rôdeurs de la nuit) est adapté d'un manga et diffusé sur Wakanim le samedi à midi.

Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire

Note :

Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba, dit Les Rôdeurs de la nuit chez nous (disponible en manga chez Panini) est à l'origine une oeuvre de Koyoharu Gotouge. Teasé l'an dernier, ce nouveau hit du Jump est adapté avec une saison d'avance par rapport à son concurrent Dr. Stone qui arrivera cet été. Chose rare, la série n'est pas entre les mains d'un studio habitué à ce genre de titre. En effet, si d'ordinaire on imagine mieux Pierrot ou Toei sur des productions issues de Shueisha, ici c'est l'imposant studio ufotable, responsable des réalisation autour de l'univers Type-Moon, qui est aux manettes. Confié à Haruo Sotozaki, réalisateur des adaptations de Tales of Symphonia et Zestiria, la série a autant d'envergure qu'une production Fate pour le studio qui cherche à sortir de sa zone de confort après avoir saturé le marché de production Type-Moon.

Alors ! Est-ce que l'argent de l'évasion fiscale a permis à ufotable de sortir une adaptation à la hauteur de ce projet très attendu ? Peut-être bien. On va pas mentir, ce premier épisode envoie clairement la sauce. Propulsé au coeur de la forêt dans un décor enneigé, le héros, le souffle haletant, marche dans la neige, portant sa sœur blessée sur le dos. On ne sait encore rien de ce qu'il s'est passé et pourtant nous sommes rapidement happés par le destin de ce jeune au front balafré, paniqué et désespéré.

Tanjirô, c'est son nom, est un vendeur de charbon. Pour aider sa famille nombreuse, il descend de la forêt jusqu'au village pour faire son commerce. C'est un frère soucieux et aimant qui a pris le rôle du père à son décès, une charge dont un ado ne devrait jamais avoir à subir. Tanjirô est serviable et aimé il a l'odorat visiblement affûté plus que de raison et ses voisins et connaissances semblent avoir de l'estime pour ce gamin venu des montagnes. Alors que la nuit tombe, il s'apprête à rentrer chez lui, mais un voisin du nom de Saburô l'invite à passer la nuit chez lui, car c'est dangereux de sortir à l'heure des démons.

Les démons semblent être une croyance folklorique bien ancrées dans le patrimoine local mais Tanjirô ne s'en formalise guère et accepte l'offre. Repartant au matin, il découvre avec horreur en arrivant chez lui que les démons n'étaient pas aussi imaginaires qu'il le croyait. Sa famille a été massacrée sans pitié, sa mère, ses jeunes frères, sa sœur, le bébé, tout le monde y est passé ou presque puisque Nezuko, la sœur la plus âgée, est encore vivante. Mais pour combien de temps ?

Sans savoir l'époque, nous pouvons supposer qu'il s'agit du début du XXe à la technologie présente et pourtant il se dégage un feeling jidaigeki très fort. Toute cette ambiance axée sur le folklore nippon à base d'oni, ces célèbres ogres japonais traduit ici en démon, offre un cadre plutôt original. En effet, cette relecture du mythe de la goule a quelque chose de rafraîchissant. La scène de la découverte des corps propose une mise en scène et un cadrage soigné qui rendent l'instant glaçant. On se met à la place de Tanjirô et on ressent la douleur de sa perte. C'est très efficace d'autant qu'il est difficile en si peu de temps de faire ressentir un attachement quelconque entre les personnages. Ici ça fonctionne très bien.

Les amateurs de belles animations seront également comblés puisqu'un premier affrontement vient embellir la seconde partie de l'épisode et que la séquence de sakuga est clairement au niveau espéré. Kimetsu no Yaiba, ça démarre sur les chapeaux de roues, clairement un des mastodontes de la saison, qui roulera sans souci sur les déceptions du printemps.


Bruno De La Cruz

Note :

Si le manga Les Rôdeurs de la nuit (ou Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba dans sa version animée) continue de rester dans l'ombre du catalogue de Panini (l'éditeur cherche une personne pour gérer son pôle manga), c'est avec grand plaisir qu'on accueille son adaptation TV. Parce que le cadre yôkai/Japon féodal est une belle plateforme pour développer ce parcours initiatique douloureux jonché de bonnes idées.

Pour commencer, j'entame cette chronique par un coup d'avance : ayant assisté à la projection du film organisée par la plateforme Wakanim, j'ai déjà pu jauger la bête. Il faut savoir que le film est en réalité la réunion des cinq premiers épisodes (pour adapter l'équivalent des volumes un et deux). Donc, on peut déjà faire un mini bilan allant au-delà de l'épisode vitrine (vous savez, ce premier épisode si beau pour attirer du monde).

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le studio ufotable a mis les petits plats dans les grands pour ce portage. Vous connaissez maintenant ma passion pour le rendu visuel, on peut dire que Demon Slayer est une production particulièrement propre, dans la veine des programmes Aniplex actuels (Sarazanmai, The Promised Neverland). On peut penser que c'est le minimum pour ce gros succès du Jump<, mais rien n'est jamais acquis en animation (je vois la saison 2 de One-Punch Man acquiescer au fond de la salle).

En quelques phrases, l'anime parvient à respecter le chara-design du manga, sans en sacrifier les particularités. Ce soin, on le constate au niveau des mains (oui !), toujours très bien dessinées, de près comme de loin, légèrement plus volumiques que celles d'origine. Le staff ne s'est pas réapproprié le dessin de Gotouge, mais l'a bonifié je dirais. Les musiques du duo Yuki Kajiura / Gō Shiina mêle le background historique du titre au voile fantastique qui le recouvre, bien aidé par la direction de Masahiro Kimura. Cet ancien animateur de Madhouse signe depuis le début des années 2010 des décors (Princess Hirune Hime, God Eater), et son travail sur Kimetsu no Yaiba est d'un excellent niveau, réaliste en temps de froid glacial, plus poétique quand la nuit tombe.

La production a placé ses meilleurs talents locaux – et fidèles – pour ce projet, avec une “team FATE” composée de Kajiura donc, mais aussi Yuichi Terao (photographie). Ce dernier est un des rares talents dont le poste peut dépasser la vision du réalisateur. L'imagerie d'ufotable est d'abord une image de Yuichi Terao – très claire, capable de bien assimiler la 3D. Le producteur Hikaru Kondo – qui était présent à la projection – a encore choisi (il ne m'a pas dit si c'était un choix personnel ou collectif) Haruo Sotozaki à la réalisation. Cet animateur (You're Under Arrest, Fruits Basket) s'est fait les dents sur la série Tales of Zestiria et Ninja Nonsense au poste de réalisateur. Le voici avec un gros projet et on voit ici l'amour d'un directeur d'animation. Il y a des choix forts, outre la qualité d'animation pure, qui sont remarquables. On pense à ce rendu graphique des pouvoirs, où l'eau s'apparente à une vague d'Hokusai. Je ne sais pas si c'est Sotozaki qui en est à l'origine, mais c'est bien vu.


EmmaNouba

Note :

Si certains petits chanceux ont vu les cinq premiers épisodes sur grand écran de Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba, ils ont dû se régaler. Il est des anime qui perdent la saveur du manga, ici ce n'est pas le cas. Il faut dire que la popularité de la création de la mangaka Gotoge Koyoharu a permis au studio ufotable de mettre les petits plats dans les grands. Editée dans Jump, ce manga se classe tout juste derrière One Piece en termes de vente. Et pour nous offrir cette série tout en finesse, le staff du studio s'est retroussé les manches, histoire de bien peaufiner le scénario. La série, réalisée par Haruo Sotozaki, est sublimée par les chara-designs signés Akira Matsushima. Ce duo avait déjà fait des étincelles avec l'OAV de Tales of Zestiria the X. La production est menée par le boss d'ufotable himself, Hikaru Kondo. La musique est supervisée par l'immense Yuki Kajiura, une compositrice connue notamment pour son travail sur Gundam Seed.

Dès le début de Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba, on se laisse happer dans une ambiance agréable. Même si sa famille est pauvre et que le père n'est plus là, il fait bon vivre chez Tanjiro entre les rires de ses sœurs et les cris de ses frères. Pour améliorer leur ordinaire et en tant qu'aîné, le jeune homme part de sa maison, située dans la forêt, et va vendre du charbon au village. Toute la scène des « au revoir » nous fait frémir par avance. Il se dégage une telle tendresse entre Tanjiro, ses frères et sœurs, sa maman... Le lieu est baigné de neige, tout est serein, paisible. Courageux et travailleur, le jeune homme n'a pas la moindre idée de ce qu'il va devoir subir. La forêt avec son manteau blanc couvre l'horrible drame qui ne peut qu'avoir lieu. Une fois qu'il a vendu son charbon, Tanjiro entreprend de remonter dans la forêt, mais un villageois lui propose de l'héberger, afin qu'il ne voyage pas une fois la nuit tombée. Même s'il ne croit pas un instant dans toutes ses sornettes de fantôme, démon et autre conte pour grand-mère, il cède et accepte l'invitation. Bon, comme c'est le tout premier épisode, le divulgâchage est immanquable… Après une bonne nuit de repos, Tanjiro découvre l'horreur, ou plutôt comme il est doté d'un odorat extrêmement sensible, il sent de très loin l'odeur du sang. Sa famille a été dévorée et seule une de ses sœurs est encore vivante, mais elle a été mordue et elle n'est plus du tout elle-même.

Tout l'enjeu de cette série va être de trouver un remède pour soigner ce démon qui conserve une part d'humanité et se souvient de son frère. Commence alors un long chemin pour Tanjiro et Nezuko. Une des scènes les plus tristes de ce premier opus est Le Passage où les deux rescapés enterrent leurs morts avant de tout laisser derrière eux. Si l'on se doute que la route sera parsemée d'embûches, ce premier épisode donne envie de suivre le chemin tortueux qu'emprunte Tanjiro. Graphiquement, c'est une vraie merveille, le trait est sobre et les décors 3D sont bien réussis. Et l'on se plaît à espérer que ces deux arrivent à s'en sortir, sans trop de dommages.


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