Le guide des anime de l'été 2022
Coma héroïque dans un autre monde

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Uncle From Another World ?
Note de la communauté : 4.5



Qu'est-ce que c'est ?

Après 17 ans de coma, l'oncle de Takafumi se réveille brusquement. Il s'exprime dans une langue inconnue et semble posséder des pouvoirs magiques.

 

Coma héroïque dans un autre monde est diffusé sur Netflix le mercredi.


Comment était le premier épisode ?

EmmaNouba
Note :

Quand son oncle se réveille après 17 ans de coma, à l'automne 2017, Takafumi est bien embêté car il va devoir l'assumer seul vu que la famille s'est déchirée. Sur son lit d'hôpital, le désormais trentenaire tient des propos dans une langue inconnue et affirme avoir vécu dans un autre monde…

C'est une proposition bien originale que cette série, un isekai inversé qui est dès le début bien sympathique. Adapté du manga Isekai Ojisan de Hotondo Shindeiru, l'anime est réalisé par Shigeki Kawai qui signe son premier projet à ce poste après avoir notamment travaillé sur des séries telles que Naruto Shippūden ou Sword Art Online II. Le scénario est adapté par Kenta Ihara (Mieruko-chan), Kazuhito Ota (Negima!) signant le chara-design et la direction de l'animation. Soulignons le travail de Yoshito Takamine (Fire Force) épuré dans le monde réel et flamboyant de les souvenirs de l'univers isekai.

Si le jeune homme aurait pu envier l'expérience de son oncle, il comprend vite qu'il a vécu un enfer. En effet, dans le monde de Granbahamal, tous les gens sont beaux alors que lui était considéré comme hideux. Il a été traqué car il était pris pour un orque. Rapidement, l'oncle prouve au gamin qu'il a des pouvoirs magiques et comme l'autre est futé, il décide de se faire un max de pognons avec ses aptitudes. Il ne faut pas oublier qu'avant d'être dans le coma, l'oncle était un jeune geek. D'ailleurs, une de ses premières questions est de savoir si SEGA a gagné la bataille des consoles !
Déjà, il n'était pas très doué pour faire ses choix et la nouvelle ère qui s'ouvre à lui est un paradis. Il découvre l'internet et même s'il adore, il a du mal à se faire aux haters. Car le duo se lance dans les vidéos grâce aux pouvoirs de l'oncle et l'argent rentre. Comme il peut voler et se déplacer tel Superman, les gars commencent à faire des achats en ligne sans payer les frais de port puisqu'il va directement chercher les objets.
Entre les deux hommes, la complicité est parfaite et petit à petit, malgré son décalage avec le monde actuel, l'oncle commence à apprécier son retour.

Bourrée d'humour, cette série est vraiment originale et les souvenirs que l'oncle montre comme sur un petit écran à son neveu nous transportent dans un univers barbare où survivre a dû être bien compliqué. Il a pourtant rencontré une bien belle elfe, qui, si elle lui a sauvé la vie, n'a pas été d'une folle tendresse. On apprend rapidement que l'homme a dérouillé pas mal de monstres et a réalisé des exploits comme dans tout univers proche d'un MMOPRG. Dans la vie de tous les jours, il est encore bloqué à ses 20 ans et cela rend la situation cocasse, puisque mentalement, il a le même âge que son neveu. Ce dernier n'a pas l'air très bien intégré, il n'a pas de boulot et semble ne pas avoir une vie sociale trépidante. Les deux bonhommes vont trouver des combines pour faire des vidéos de plus en plus délirantes et pouvoir gagner leur vie.
On ne sait pas trop où tout cela va nous mener mais ce premier épisode donne bien envie d'en savoir plus.


Damien Hilaire
Note :

Un isekai ! Ça faisait longtemps (c fo) mais un isekai aussi particulier que celui-ci, c'est vrai que là c'est peut-être bien la première fois. Surtout que c'est un reverse isekai vraiment étrange avec un héros qui a déjà fini sa mission et a fini par rentrer au bercail. Mais alors quel est l'intérêt d'un tel titre ? Son aventure passée ! Oui, c'est assez bizarre mais en gros la série fonctionne avec de nombreux flashbacks. Et ce n'est pas la seule particularité de ce titre qui est à l'origine un manga, écrit par Hotondoshindeiru, plébiscité par Eiichiro Oda à l'époque.
L'anime, diffusé sur Netflix partout dans le monde, est produit par le studio Atelier Pontdarc, très jeune société qui pour l'instant n'a fait que Ganbare Douki Chan. Coma héroïque dans un autre monde est donc leur première production d'envergure sur laquelle ils vont devoir montrer ce qu'ils savent faire. Heureusement, ça ne devrait pas être difficile d'en faire quelque chose de bon puisque la série est extrêmement drôle à la base.
À la réalisation ils ont choisi de mettre Shigeki Kawai, réalisateur d'épisode et directeur d'animation sur Naruto Shippūden qui se retrouve pour la première fois de sa carrière sur la réalisation d'une série. L'adaptation du scénario est refilée à Kenta Ihara qui n'en finit plus de coucher sur papier des adaptations d'isekai et dont on avait apprécié le travail sur Cautious Hero, moins sur Tsukimichi.

Le titre français n'aide pas à comprendre le scénario, au contraire du titre original Isekai Ojisan ou du titre international Uncle From Another World. Car l'histoire est celle d'un trentenaire disparu pendant 17 ans dans un monde parallèle et qui revient dans notre monde à notre époque, ce qui veut dire que notre héros sans nom, qu'on appellera l'oncle, est parti avant internet et les réseaux sociaux et surtout à une époque où Sega faisait encore des consoles de jeu. Il retrouve un monde où Sega ne fait plus de console alors qu'il a structuré sa vie d'otaku autour des titres de ses machines favorites de la marque. Quand il revient il se réveille donc dans le monde moderne, dans un lit d'hôpital, et sa famille est détruite parce qu'ils ont dû s'occuper de lui pendant qu'il était dans le coma et ça les a ruinés. La seule personne qui vient le voir est donc le fils de sa sœur, son neveu un peu geek et en dèche de thune qui l'imagine fou comme le reste des gens qui l'ont côtoyé. Il faut dire qu'il ne parle plus la même langue et qu'il fait des trucs bizarres.
Très vite, l'oncle va montrer que son délire de monde parallèle est bien réel, qu'il y a vécu des aventures extraordinaires et qu'il en a conservé certains avantages dont l'utilisation de la magie. L'occasion pour son neveu Takafumi de peut-être faire du blé en transformant son oncle en Youtubeur.

Pour l'instant la série démarre très bien et adapte fidèlement le manga d'origine avec un reverse isekai façon Hibernatus où le héros redécouvre le monde avec ses modernités tout en partageant ses expériences dans l'autre monde où il a eu une vie mouvementée. L'animation n'est pas encore incroyable mais c'est pas nécessaire car ça fonctionne sur un humour situationnel ou utilisant les références multiples à Sega ou au passé pour être drôle. Attendons de voir comme Atelier Pontdarc se débrouille pour les scènes d'actions, sur la comédie c'est un grand oui.


Guillaume Lasvigne
Note :

Dès la première scène, un camion menace de tuer un personnage qui continue finalement sa route. Ce clin d'œil explicite aux codes des isekai donne le ton d'une série qui va en jouer en permanence. La bonne idée de l'anime, et par extension du manga d'origine Isekai Ojisan de Hotondoshindeiru, est de ne pas chercher à entretenir le doute quant à la nature réelle ou fictive du séjour de l'oncle dans un monde parallèle. Si ce postulat d'un homme dans le coma depuis dix-sept ans est propice aux gags les plus évidents (des pouvoirs magiques qui ne fonctionnent pas dans le Japon contemporain, une langue inconnue), c'est pour mieux nous faire adhérer à la réalité des choses : le bonhomme a bien passé les dernières années dans un monde d'heroic fantasy duquel il est revenu des pouvoirs plein les poches.

Cette adaptation débarque en France dans la foulée de celle de Frieren, le manga de Yamada Kanehito et Abe Tsukasa. L'histoire suit le quotidien de l'elfe éponyme après qu'elle et sa bande ont vaincu le roi des démons et sauvé le monde. Frieren étant quasi immortelle, elle survit à ses compagnons dans un récit doté d'une forte charge mélancolique. Parce qu'il prend lui aussi le parti de détourner les codes d'un genre en prenant place a posteriori des événements que celui-ci narre en général, Coma héroïque dans un autre monde porte également en lui un potentiel émotionnel que l'on aperçoit ici et là. Toutefois, le scénario a la bonne idée de le mêler à un humour imparable dans la mesure où le personnage n'avait a priori rien du héros aimé de tous. Pire encore, ce fan de Sega incarnait l'otaku caricatural qu'il était dans la vraie vie, considéré comme laid et incapable de se comporter comme il le devrait en compagnie d'autres personnes. Le caractériser comme un personnage considérant les personnages de jeux vidéo comme bien réels mais incapables d'interagir avec eux une fois en leur compagnie (l'univers de son monde parallèle évoque très vite ceux de pléthore de jeux de rôle) est une jolie ironie qui devrait être approfondie dans le futur.

Le miroir entre réel parallèle et réel contemporain semble de toute façon au cœur des enjeux de la série. L'aspect social est mis en avant d'entrée de jeu (YouTube, réseaux sociaux, sites d'enchères, neveu qui semble peu intégré…) et nul doute que les deux mondes finiront par s'influencer l'un l'autre dans, on l'espère, un savant mélange de rires et de nostalgie.
On doit ce potentiel tube de l'été à Atelier Pontdarc, un jeune studio qui ne sera pas félicité ici pour la qualité de son animation, très limitée, mais dans sa capacité à mettre en scène l'énergie comique de cette comédie originale. Si la réalisation de Shigeki Kawai fait le job, c'est moins par ses fulgurances de mise en scène que pour avoir su se trouver une identité (les traits prononcés de Kentarô Minegishi) sans suivre forcément les tendances habituelles de l'industrie (nombre de situations où les personnages ne surréagissent pas là où c'était attendu). Bref, on attend la suite !


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