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Le Guide des anime de l'hiver 2019
The Rising of the Shield Hero

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The Rising of The Shield Hero ?
Note de la communauté : 4.5



Qu'est-ce que c'est ?

Naofumi est projeté dans un monde proche en tout lieu d'un jeu de rôle d'heroic fantasy. Mais alors que d'autres héros ont été dotés d'armes offensives redoutables, Naofumi hérite d'un bouclier aux capacités limitées pour progresser dans ce jeu où le danger peut surgir à chaque instant. Trahi par sa partenaire et vilipendé par la population, le jeune homme ne peut désormais compter que sur lui-même pour survivre dans cet univers hostile… et peut-être sur une jeune fille désœuvrée aux ressources insoupçonnées. The Rising of The Shield Hero est adapté d'une série de light novels et est diffusé sur Crunchyroll tous les mercredis à 16 h 30.

Comment était le premier épisode ?

EmmaNouba

Note :

Quel plaisir de retrouver la patte de Takao Abo (animateur sur le film Cowboy Beebop) dans l'adaptation animée de The Rising of The Shield Hero. Rien que pour rencontrer le vendeur d'armes, le sosie de Jet Black, la série vaut le coup d'œil. Au premier abord, c'est d'ailleurs une des seules bonnes surprises de ce récit assez classique. Si vous ne parvenez pas à être captivé dès le premier quart d'heure par le scénario, voire même si vous êtes rebuté par une énième resucée d'anime calqué sur un MMORPG, tenez bon car rapidement l'histoire bascule vers des auspices extrêmement intrigants.

On suit Naofumi Iwatani, un otaku/étudiant, qui vit tranquillement sans grand souci. Un jour, à la bibliothèque, il commence à lire un light novel et pouf, se retrouve propulsé dans un autre monde avec roi, princesse et château fort, etc. Rien de très original malgré tout. Il est dit dans le livre magique que quatre héros sont invoqués pour sauver ce monde, chacun ayant une arme : épée, lance, arc et bouclier. Notre héros, le gars le moins chanceux du lot, est le dernier invoqué et à l'arme la plus pourrie (le bouclier… qui n'est pas une arme d'ailleurs comme il le précise).

L'anime devient un tantinet rigolo quand on apprend que les quatre gars viennent tous du Japon, mais de quatre univers parallèles et n'ont donc pas les mêmes codes. Une fois ceci découvert, ce sera le seul petit truc sympa de la série. Pour sauver le royaume de Melromarc des vagues qui vont le détruire (elles s'abattent sur tous les mois, à vue de nez), les héros ne peuvent que s'entraîner séparément (ils ont accès à un tableau de bord comme dans un jeu vidéo, qu'ils peuvent faire apparaître comme s'ils étaient en réalité augmentée) puisque le pouvoir de leurs armes réunies s'annulent… En outre, afin d'être opérationnels pour vaincre les fameuses vagues, ils doivent améliorer leurs niveaux de vie, etc, et constituer leurs équipes. Le paradoxe est que tout otaku qu'il est dans son univers, Naofumi, est le moins branché jeu vidéo et le plus faible. La rumeur se répand vite dans le royaume : non seulement il passe pour un bouffon mais en plus, trahi par sa soi-disant équipière, il se retrouve banni pour agression sexuelle !

Partant d'une histoire bien banale, on se retrouve en fait avec un anime qui devient très rapidement dark. Le héros, rejeté par tous, prend une sacrée claque après le coup de crasse qu'il subit, surtout que même s'il voulait rentrer dans son monde, ce n'est pas possible : comme dans un jeu vidéo, les héros retrouveront leurs univers quand ils mourront ! Alors en attendant la vague, Naofumi s'endurcit et rencontre un bien curieux clown, vendeur d'esclaves. Banni de la société, c'est le seul moyen qu'il a pour constituer une équipe car comme dit le vieil homme : en les esclaves ne peuvent ni mentir, ni trahir leur propriétaire grâce à un sceau apposé, sinon ils périssent. Décidément, le monde de The Rising of The Shield Hero, sympathique par sa société matriarcale et son côté pays de contes de fée, n'en finit pas de prendre des aspects glauques et flippants et ce n'est que le début…


Damien Hilaire

Note :

C'était un des titres le plus attendus de la saison, et pour cause : The Rising of The Shield Hero est un titre très populaire faisant partie des isekai les plus en vogue de ces 10 dernières années. La production échoit au studio Kinema Citrus qui a fait une percée avec Made in Abyss et compte bien continuer sur sa lancée avec l'adaptation d'un titre isekai à succès comme l'a fait White Fox qui a transformé son essai avec Re:Zero. Histoire de mettre les petits plats dans les grands, le premier épisode de la série est un épisode double de 45 minutes.

Et autant dire qu'il y a quand même eu du boulot ! Bon sur l'isekai on vous la fais courte, le concept est toujours le même, un mec lambda qui se retrouve catapulté dans un monde heroic-fantasy avec des mécaniques de jeux vidéo. Ici ce mec c'est Naofumi, un péon plein d'optimisme qui lisait tranquillou un bouquin dans une bibliothèque avant d'être aspiré vers un univers de fantasy à la recherche de quatre héros. Il est le héros au bouclier et les autres héros légendaire qui le rejoignent d'autres univers sont celui de l'arc, de la lance et de l'épée. Ensemble ils vont devoir bouter l'ennemi hors du monde.

Littéralement car, la menace vient d'une autre dimension sous forme de vague d'invasion monstrueuse. Chaque héros se retrouve assigné à un petit groupe de suivant mais le héros au bouclier est discriminé parce que «lol le bouclier c'est pas une arme ça sert à rien mdr ». Notre jeune Naofumi a donc comme qui dirait “le seum”. C'est sans compter sur la générosité de la très jolie Myne.

Qui s'avérera être une vilaine manipulatrice et là on va poser un point très clair car « Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark »: cet anime véhicule des clichés qui doivent être combattus et n'aide vraiment pas à la libération de la parole des femmes et en ça il est déjà problématique. Maintenant que c'est dit on peut passer à la suite. La scène de la révélation de la trahison est particulièrement soignée et est, en ce sens, la plus réussie de l'épisode où l'on voit le visage de notre malheureux héros se décomposer en même temps que ses certitudes et espoirs s'effondrent. Le tout est mis en scène dans un ton bleu très froid qui vient noyer la scène de manière étouffante, accompagné d'une musique glaçante et pleine de colère orchestrée par Kevin Penkin, le virtuose que l'on retrouvait déjà derrière l'OST de Made in Abyss.

Naofumi n'a vraiment pas de bol, d'abords moqué, il devient un pestiféré que tout le monde rejette en bloc. Là, dans sa descente aux enfers, il devient un petit connard aigri et misanthrope, une sorte d'emo encapé qui se jette corps et âme dans son objectif de partir au plus tôt de ce monde. Mais pourtant, si tout le monde voit en lui un monstre et que la série cherche à nous le vendre comme tel, nous ne sommes pourtant pas devant une figure d'anti-héros.

Tout ce que cherche à avoir Naofumi c'est les mêmes droits et privilèges que les autres héros, qu'on lui serve à manger quand il va à l'auberge, qu'on ne cherche pas à l'arnaquer quand il va vendre son loot. Alors je me demande vraiment à quel moment les gens se sont dit : « Wow il est tellement dark ce mec, regarde comme il est borderline ». Que nenni, c'est juste un gars qui a perdu foi en l'humanité comme on en a déjà eus des milliers. Mais c'est dans un contexte isekai donc il fait une légère différence sans pour autant révolutionner le genre.

Si effectivement nous découvrirons plus tard qu'il a une face plus sombre qu'on l'imaginait (à la fin de l'épisode avec sa rencontre avec Raphtalia la best girl), force est de constater que nous sommes quand même dans un schéma et des travers particulièrement classiques. The Rising of The Shield Hero démarre donc doucement mais sûrement sa longue intrigue prévue pour durer sur deux saisons. Si ça casse pas encore des briques, l'épisode a au moins le mérite de bien poser ses personnages, son univers et ses enjeux. Plus d'action et de sakuga dans l'épisode 2, on y croit !


Bruno de la Cruz

Note :

Annoncé de longue date par Crunchyroll, coproducteur sur ce projet, The Rising of The Shield Hero est avancé comme un solide concurrent pour le titre de meilleur isekai de la saison. Après une dizaine de tomes disponibles chez Doki Doki, la série animée n'avance rien, sur le papier, de particulièrement excitant (gardez en tête de ma chronique mesure la technique et l'intention artistique). Néanmoins, le nom du studio Kinema Citrus suffit à donner une chance à cette production.

Non pas que cette maison ait collectionné les lauriers, mais la livraison de Made in Abyss a été suffisamment réussie pour gonfler sa réputation. Attention tout de même, le CV du studio semble briller en fonction du réalisateur à la tête du projet. Si pour certains Kinema Citrus rime avec l'échec de Under the Dog de Masahiro Andō, la réussite de Made in Abyss est due à une concentration des forces sur place, avec peu de sous-traitance à l'extérieur, via le poids de son directeur Masayuki Kojima (Monster, The Piano Forest). Malheureusement, en peu d'épisodes pondus, The Rising of The Shield Hero semble empiler la décentralisation de son travail. Si on a l'habitude de dire que le Japon est à lui seul un studio d'animation - tous travaillent les uns pour les autres -, Shield Hero transpire le random. Pour autant, on peut noter une solide régularité dans son expression. Peu de plans font tache, et si l'enrobage graphique n'a pas une ambition démesurée, le tout ne tremble pas trop, se permettant de petites envolées lors des phases d'action.

Regardons ensemble les noms du staff : Takao Ao, un ancien de Bones, est à la réalisation, soit un talent qui a souvent été sakkan (réalisateur d'épisode) ou animateur sur de jolis projets mais n'a dirigé qu'une seule série en intégralité, Norn9. Cela fait plusieurs années qu'il intervient chez Kinema Citrus, et ses story-boards livrés pour Made in Abyss rappelaient sa vision d'animateur. Ici, l'ensemble est bien moins inspiré, comme s'il diluait sa personnalité pour être plus consensuel. Attendons la suite pour en avoir le cœur net. Au niveau de l'animation pure, quelques noms sortent du lot, à commencer Toshiharu Sugie, un nom apprécié des observateurs, mais le programme semble voué à être éclairée par l'invitation de quelques guests. L'excitation, hormis l'écriture, ne peut que venir de là.

Au final, en mettant de côté le casting (Maaya Uchida, Asami Seto, Rina Hidaka...), c'est par un talent mis en lumière en ses locaux que la production de Kinema Citrus se détache. Son nom, Kevin Penkin (https://twitter.com/kevinpenkin). Ce jeune compositeur australien de 26 ans - repéré par Nobuo Uematsu à 18 ans - accompagne avec frénésie l'une des scènes-clé du 1er épisode, quand le héros est renvoyé par le roi. Sur Made in Abyss, Kevin Penkin avait saisi la relation entre le son et la matière. Ici, il doit surtout habiller le storytelling sans se noyer dans les sonorités très similaires qui peuvent parfois accompagner les séries de fantaisie récentes. Un solide argument pour continuer le show.


Mékolaï

Note :

Ces dernières années, la propension fascinante des auteurs de light novel japonais à retourner le genre du monde parallèle (isekai) pour lui faire un enfant dans le dos s'est mise à déverser des wagons d'adaptations animées farfelues sur nos écrans.
Systématiquement, les auteurs rajoutent un aspect plus ou moins saugrenu, dans le caractère ou l'inventaire du héros, pour apporter de l'originalité, le but étant d'aider à s'identifier au héro, dans la classe ou dans sa lose. Si certains concepts resteront anecdotiques, comme celui du téléphone portable ou de la maman collante, d'autres, comme Re:Zero ou The Rising of The Shield Hero nous hypent instantanément par l'empathie que nous suscite des protagonistes particulièrement malmenés par le sort.

Les héros d'isekai sont des archétypes de leur public, accros aux jeux vidéo ou tout autre média geek (ici les light novels justement), plutôt en dehors de la société, voire totalement neet. Et pour une raison que les scénaristes galèrent à renouveler, ils se retrouvent toujours dans une resucée fadasse de pot pourri à la Tolkien. Les bons isekai s'attachent surtout à rendre plausible la difficulté d'adaptation à l'environnement régi par des règles souvent assez ridicules. Et dans cet exercice, ce premier épisode de 45 minutes est un vrai manifeste du genre !

Naofumi Iwatani est ici invoqué par des sorciers dans un royaume en proie à un mini Armageddon mensuel, ou des sortes de vagues de calamités détruisent tout sur leur passage. Dernier arrivé des quatre « saint ancestraux de la légende », au lieu d'avoir une lance, une épée ou un arc comme emblème, celui-ci écope d'un bête écu d'acier magique, très limité en attaque, et peu valorisant à côté de ses trois collègues fiers de leurs armes viriles. L'intronisation royale des quatre jeunes hommes et la présentation de leur mission est très vite pliée, laissant là encore Naofumi passer pour un élément dispensable, mais dont la présence reste exigée par la légende.

Son excitation due à l'arrivée dans un monde parallèle est vite matinée de déception, mais son caractère volontaire reprend le dessus et le voilà accompagné par une bien belle aventurière pour effectuer son levelling réglementaire avant la prochaine vague. Mais voilà, la belle est en fait une michetonneuse fort malhonnête qui va mettre en scène un vrai traumatisme suite à un viol qu'il aurait perpétré sur elle, et qui lui permet de faire main basse sur tout son équipement onéreux, tout en le frappant du sceau de l'infamie non seulement aux yeux du roi, mais aussi auprès de ses compagnons qui semblent prêts à lui faire justice, jusqu'à tous les marchands et autre « P.N.J. » du pays.

Et c'est là que réside l'intérêt de cette série, elle exploite pour la première fois un personnage qui n'est pas du tout adulé pour ses talents et son exotisme par les autochtones, il est carrément haï et répudié par tous, y compris les trois autres transfuges de notre monde ! Ruiné, détruit, faible, mais enragé, il va devoir acquérir seul l'expérience du combat, le fonctionnement de ce monde, et trouver la force de remplir malgré tout sa mission de sauveur légendaire en terrain fortement hostile. Désabusé et les dents serrées, il va s'adjoindre les services d'une jeune esclave semi humaine pour optimiser sa défense à l'aide de son bouclier recelant plein de pouvoirs en lui laissant le soin d'attaquer ses adversaires.
On ressent vraiment sa colère, on souhaite même une vengeance violente, on vit sa douloureuse expérience comme si on y était, c'est sûr, c'est bien un très BON isekai plutôt seinen que voilà !


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