Le guide des anime de l'hiver 2020
ID: INVADED

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ID: INVADED ?
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Qu'est-ce que c'est ?

Bienvenue à Kura, une organisation qui enquête sur des crimes en utilisant le Mizuhanome, un système percevant l'envie de tuer. Rencontrez Sakaido, un détective brillant qui pilote ce système. Pour résoudre les mystères, il pénètre dans le monde de l'inconscient des meurtriers : le puits de ça, généré à partir de leur envie de tuer. Dans l'ombre de brutales et énigmatiques affaires rôde John Walker, un tueur en série particulièrement dangereux. Où sa traque emmènera-t-elle les enquêteurs ?

ID: INVADED est diffusé sur Wakanim le dimanche à 10 h.


Comment était le premier épisode ?

EmmaNouba

Note :

Attention les yeux, ce premier épisode de la nouvelle série réalisée par Ei Aoki est visuellement une pure merveille. Quel plaisir de découvrir cet anime aussi beau que scénaristiquement passionnant et intrigant ! Il faut dire que l'histoire originale est signée par Ôtarô Maijô (à qui l'on doit notamment la nouvelle JoJo's Bizarre Adventure : Jorge Joestar), un récit de pure anticipation aux accents de Minority Report mâtiné de l'excellent The Cell, au chara-design signé par Ikariya Atsushi (Fate/Zero, Harmonie) et adapté des dessins originaux de Yūki Kodama (Hamatora), le tout étant animé par le studio NAZ (Infinite Dendrogram).
Kadokawa édite depuis octobre le manga de ce récit original. On y retrouve des concepts comme l'idée de trouver les criminels grâce aux technologies. Ici, ce qui est traqué est l'envie de tuer. Elle se matérialise par des particules capturées par une espèce de petit aspirateur à main, le « wakumusubi » (en référence à un kami). Il n'est pas question de prévenir les crimes, mais bien d'arrêter les tueurs notamment en série. S'il est possible de localiser le flux de particules dégagées par un assassin et de le trouver, c'est aussi parce qu'une équipe d'enquêteurs observent le « puits », l'inconscient de ce dernier. Ils y ont accès et le visionnent comme s'ils étaient devant un film. C'est assez compliqué mais on entre rapidement dans le concept.
Dans ce premier volet, on est aux côtés d'un homme, Sakaido. Il n'a aucune idée de l'endroit où il est. Tout l'univers est parcellaire, les bâtiments flottent coupés en plusieurs parties et même le héros quand il s'éveille est en plusieurs bouts, comme un puzzle de lui-même. Il ne connaît rien de son passé si ce n'est son nom et son métier : détective.

Comme dans un jeu de piste, ID: INVADED se propose de recomposer au gré de l'avancée de Sakaido ce monde épars. Il tombe en évoluant (en bondissant littéralement) d'une pièce à l'autre sur le corps d'une jeune fille, poignardée. Son prénom lui brûle les lèvres : Kaeru. On sent qu'elle va être le fil rouge de cette histoire totalement étrange. Puis, il rencontre une « famille » très bizarre, tous ses membres ont un trou dans le crâne. Si notre détective ne comprend pas bien ce qui se passe, il sait qu'il a une mission : découvrir qui a tué Kaeru. Et c'est bien là, le coup de génie du scénario : décorréler ce qui se passe dans ce puits, l'esprit tordu du tueur en série, dit le « poinçonneur » et le but de Sakaido, qui sans tout divulgacher va rester, à chaque plongée dans un puits, toujours le même.

Amoureux de la SF, fans des histoires à la Matrix, mordus de récits dans la droite lignée de Philip K. Dick, ID: INVADED est pour vous. Plongez sans retenues aux côtés de Sakaido ! Les 13 épisodes annoncés s'annoncent savoureux et l'on tremble de bonheur (même si le tueur est très flippant) de suivre cette série si différente qui apporte un bon coup de fraîcheur.


Damien Hilaire

Note :

Une nouvelle production originale de Ei Aoki ! Comme ça fait toujours plaisir de voir Wakanim proposer même les deux premiers épisodes en même temps, rassemblés en deux, nous nous concentrerons ici sur le premier qui était déjà plus qu'intriguant.
ID:INVADED sort du studio NAZ qui cette saison produit également l'adaptation du light novel Infinite Dendrogram, ce qui veut sûrement dire qu'un des deux sera moins travaillé que l'autre. C'est d'ailleurs étonnant de voir NAZ oser la double production saisonnière, il faut généralement des équipes solides et avoir des moyens conséquents pour réussir l'exercice. Et c'est peut-être pour ça qu'ils ont dépêché Aoki. Car la dernière réalisation d'Aoki, Re:CREATORS, était une production originale produite par le studio qu'il a fondé : TROYCA. Et cette série n'a pas spécialement marché. Aussi il est possible que TROYCA n'ait pas les moyens de produire une nouvelle série originale d'envergure. C'est donc tout bénef' pour NAZ qui pêche un réalisateur talentueux habitué des productions audacieuses.
Et il n'est pas seul, car le scénario d'ID:INVADED est écrit par un certain Ôtarô Maijô, qui en France est connu pour avoir écrit Biorg Trinity ou Dragon Dentist mais qui, au Japon, est plutôt célèbre pour sa carrière d'écrivain, notamment de polar. Et ça tombe bien parce qu'ID:INVADED est une pure série policière.
Dernière info amusante, le chara-design original de l'oeuvre est une création de Yûki Kodama qui avait déjà collaboré avec NAZ au même poste, pour leur production originale Hamatora, preuve s'il en est que l'entente est bonne entre le studio et le mangaka de Blood Lad.

Notre héros se réveille dans un monde blanc, sans contour et fragmenté, bras et jambes épars, flottant en morceau dans les airs. Après avoir tant bien que mal réussi à se reformer, il cherche à se rappeler ce qu'il fait là et qui il est. Amnésique, il finit par se souvenir de son nom : Sakaido. Sakaido évolue dans ce monde étrange où des morceaux de maisons et villes entières flottent tout autour de lui. Au grès de ses observations, il tombe nez à nez avec un corps. Celui de Kaeru.

On est largués dans un univers complètement fou dès le début ! Sakaido est amnésique et on découvre avec lui les raisons de sa présence : élucider le meurtre de Kaeru. Mais surtout beaucoup d'autres ! Car ID:INVADED est en réalité en polar de science-fiction à mi-chemin entre Minority Report et Psycho-Pass. Sakaido est en fait en train de scruter la psyché morcelée d'un tueur en série afin de trouver dans les méandres de ses pensées, un indice sur son identité, sa localisation et peut-être sa future victime. Tout n'est qu'une gigantesque simulation informatique où Sakaido déambule en tentant de réorganiser l'esprit tourmenté d'un tueur fou, tandis qu'une équipe d'enquêteurs spécialisés rassemble les différents indices découvert dans Le Puits.

Profiling futuriste au design léché et aux possibilités infinies, ID:INVADED est clairement l'une des séries les plus intéressantes de cette saison. Sakaido est bien mystérieux et il est certain que son passé tragique va nous dévoiler une intrigue plus large autour du mystérieux John Walker qui semble être le point de départ de toute l'affaire. La sauce prend très bien. Vite envahit par la musique stressante qui prend aux tripes et cette ambiance pesante, le spectateur se prend au jeu et s'accroche à ce concept pas banal, joliment mis en image.


Bruno De La Cruz

Note :

Vous connaissez mon slogan : tout projet original mérite soutien. En tout cas à son lancement, afin de voir l'intention et le travail livré. Avec un réalisateur tel qu'Ei Aoki, fondateur du studio TROYCA, on est tout de suite curieux car il sait s'y prendre, tant pour déléguer que pour diriger. Une fois encore, il semble avoir fait les bons choix, si tant est qu'il soit le décideur de tout. Pour proposer une série SF mêlant thriller et enquête, ce n'est pas son habituel studio qui s'y colle, planning oblige, mais une structure baptisée NAZ.

L'histoire d'ID:INVADED est menée par Otaro Maijo, un scénariste un peu fou, jamais avare en bizarrerie. En France on a pu le vérifier avec Dragon Dentist (tout est dans le titre !) co-réalisé par par Kazuya Tsurumaki (Kare Kano) et surtout Biorg Trinity, le manga déluré dessiné par Oh! great dans lequel l'humain peut fusionner (ou être absorbé) par un objet. Une fois ça en tête, ID:INVADED ne peut que susciter la curiosité, et cela se prouve à l'écran. L'histoire n'aurait rien à envier à une idée d'Hiroya Oku, par exemple, le côté sexy/érotique en moins.
Pour continuer sur l'équipe en place, Ei Aoki a encore une fois fait appel à un mangaka pour signer le chara-design. On le sait, c'est une tradition qui s'est perdue, donc je trouve ça toujours très louable. Parfois c'est casse-gueule (Haruhisa Nakata avec Fairy gone) mais avec un auteur comme Yūki Kodama (Blood Lad, à ne pas confondre avec l'auteure de Kids on the Slope), c'est un style plutôt rond et bienvenue qui est fait. Et, hasard ou pas, le premier anime produit par le studio NAZ (Hamatora) est basé sur un manga de Yūki Kodama. Bref, l'historique de ce jeune Studio N'est pas très reluisant, mais on connaît la chanson : un studio peut être crédité sur un projet sans en assumer le travail. Et le premier épisode, très propre, donne de belles perspectives.

Petite précision donnée par Ei Aoki lui-même : le projet ID:INVADED est né en 2012-2013, soit avant que NAZ ne voie le jour, après une discussion avec le fondateur Yasuo Suda. Il précise d'ailleurs que c'est en 2015 qu'ils ont contacté Maijo pour avancer sur l'écriture. Un mot sur Ikariya Atsushi, la personne en charge de la direction de l'animation. Il est un “ufotable-talent”, animateur dans l'âme (de haut niveau), et c'est quelqu'un reconnu pour son aspect dark, gore, ce qui colle avec la facette d'ID:INVADED, un anime diffusé tard qui fut d'abord baptisé “Dark Mysterious Heros”.

Bref, la promesse est tenue pour l'instant. C'est beau, fluide, la réalisation joue avec nous (c'est très immersif), et si on a plus de questions que de réponses, c'est la marque de son scénariste. ID:INVADED doit donc faire partie de votre liste pour soutenir le projet orignal sortie de la tête d'artistes talentueux et soucieux de sortir des carcans du milieu.


Pa Ming Chiu

Note :

Un homme se réveille dans un endroit inconnu et ne sait plus qui il est. Plus inquiétant encore, il est divisé en plusieurs morceaux ! Mais il n'en souffre pas et, contrôlant même chaque partie éparse de son anatomie, il parvient à plus ou moins se réassembler dans le bon sens. A l'instar de son corps, l'endroit dans lequel il se trouve est également morcelé, comme un puzzle dont on aurait jeté les pièces au hasard. Là aussi, il parvient à influer sur cette réalité brisée pour reconstituer ce qui semble être l'intérieur d'un appartement.
Il découvre alors le corps d'une jeune femme morte. La mémoire commence à lui revenir. Il se nomme Sakaido, c'est un détective et il est là pour enquêter sur la mort de cette fille qui répond au nom de Kaeru.
On quitte alors un instant son point de vue pour avoir enfin une vue d'ensemble et une explication de ce contexte surréaliste. Notre enquêteur est en réalité immergé dans un « puit ». Ce terme désigne la projection d'une volonté de meurtre, capturée et virtualisée grâce à une technologie de pointe. Pour être plus clair, c'est comme si Sakaido était plongé dans l'inconscient d'un tueur. D'un récit en apparence juste fantastique, on bascule alors dans l'anticipation. L'explication de la technologie en œuvre reste toutefois un peu nébuleuse, pour ne pas dire ésotérique, mais l'idée en soi est séduisante en tout cas.

La narration de ce premier épisode est aussi particulièrement efficace. Après un début très onirique, cauchemardesque même, qui prend son temps pour titiller la curiosité, les événements s'enchaînent à un rythme effréné et font rapidement avancer l'enquête. Il est même étonnant de caler autant de personnages, de concepts et de rebondissements en une si courte durée, sans que cela ne tourne à l'indigestion. On sent quelques inspirations de Saw et d'Inception mais plutôt bien digérées.
Sur le plan technique pas grand-chose à signaler. La mise en scène de l'introduction est franchement remarquable mais se fait plus impersonnelle ensuite. La scène de découverte d'un nouveau cadavre vers la fin de l'épisode manque par exemple de dramatisation. Un simple plan plus serré ou un travelling rapide aurait pourtant largement suffit à donner plus de poids à ce qui se passe. En l'état, c'est comme si le personnage découvrait un sac à patates renversé.
Visuellement, on est dans la moyenne des séries actuelles. Les dessins des personnages, et notamment de Sakaido dans les plans plus larges, sont un peu inégaux et ça tente de gratter du budget en intégrant des voitures en 3D, mais rien de bien grave dans l'absolu.
Le character design qui donne parfois l'impression d'être dans un shôjo n'est peut-être pas non plus le plus approprié à l'histoire et l'ambiance, mais gageons que cela reste fortement subjectif.

Quoi qu'il en soit, si la série tient la longueur avec sa qualité d'écriture actuelle et son rythme, on tiendra là une très bonne surprise.


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