Le guide des anime du printemps 2020
Born to be on air!

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Note de la communauté : 3.3



Qu'est-ce que c'est ?

Minare Koda, une jeune serveuse originaire de Sapporo, fait la rencontre dans un bar de Kanetsugu Matou, le directeur d'une station de radio locale. S'ensuit alors une conversation explosive sur les peines de cœur. Le lendemain, alors qu'elle est au travail, Minare entend ses diatribes de la veille à la radio ! Matou avait secrètement enregistré les complaintes de Minare et les a diffusées sur les ondes. Cette dernière se retrouve alors à présenter ses plus plates excuses en direct ! Ce moment de radio fait un carton et rapidement, on lui propose de présenter sa propre émission ! C'est ainsi que débute l'histoire de cette présentatrice en herbe !

Born to be on air! est diffusé sur Wakanim tous les vendredis à 20 h 25.


Comment était le premier épisode ?

Bruno de la Cruz
Note :

Démarrage fort réussi pour l'adaptation du manga d'Hiroaki Samura. Et on peut dire que le portage de l'œuvre est en soi une petite surprise. Si les ventes au Japon sont bonnes, contrairement à la France où la série peine à réunir 500 lecteurs, le matériel paraissait davantage fait pour une version live, avec un bon casting. Mais ainsi va la vie de l'industrie !

Alors que son Habitant de l'infini a fini sa route, c'est donc Born to be on air! qui débarque, et c'est chez Sunrise cette fois-ci. Excellente comédie/satire sociale parfumée de romance, le manga est un titre qui a des choses à dire, à l'image de son héroïne. Les politiques, les hommes, la société japonaise… tout le monde ou presque en prend pour son grade. L'anime doit donc réunir de solides arguments en matière de script et de réalisation tant son intérêt tient en la personnalité de son héroine. Dès lors, on peut penser premièrement que ce ne sont pas les ressources en matière d'animation qui compteront – si ce n'est de l'acting – et ensuite il faut un spécialiste du story-board pour digérer tous ses dialogues en gardant l'audimat attentif (c'est presque une mise en abîme !).

Et pour se faire, on retrouve un jeune réalisateur à la barre : Tatsuma Minamikawa. Le seul souvenir puissant que j'ai de l'homme reste le Dragon Cry de Fairy Tail, et il faut dire qu'il a été pénible à voir. Cela dit, c'est un travail de licence avec un fort cahier des charges, et n'est pas Shigeyasu Yamauchi ou Mamoru Hosoda qui veut. En revanche, on note que le garçon a été appelé sur de belles productions. On peut penser qu'on n'invite pas n'importe qui – et si tôt – sur L'Attaque des Titans. Fire Force ou encore la saga Fate sont aussi dans le cœur d'un CV jeune, tout comme sa place de co-directeur sur l'adaptation du jeu vidéo Ekimemo! aux côtés d'un certain Seiji Mizushima.

Il faut ensuite saluer la performance de la seiyû Sugiyama Riho, que l'on avait déjà entendu dans Tsugumomo mais ici elle occupe non seulement un rôle principal, mais en plus un rôle fort qui demande du caractère et de l'envergure. Un tournant pour sa carrière. Si l'épisode 1 est réussi, c'est parce qu'il est aussi bien animé, avec l'invitation de deux talents reconnus des observateurs, Nozomu Abe et Tanaka Hironori, appréciés pour leurs scènes d'actions. La scène du combat entre Minare et l'ours, qui sert d'ouverture ici contrairement au manga, est une belle vitrine pour attirer les curieux.

En conclusion, BTBOA sera à surveiller. Son staff et Sunrise n'ont pas forcément les armes pour en faire une merveille de technique chaque semaine, mais le fond de l'affaire et la volonté d'un réalisateur émergent de montrer son identité sont autant de motifs d'espoir.


Damien Hilaire
Note :

Si d'ordinaire le grand public connaît Hiroaki Samura pour son classique récemment réadapté L'Habitant de l'infini, peu de gens savent qu'il est actuellement sur une série qui n'a absolument rien à voir avec ce qu'il a pu faire avant. Et pour cause, Born to be on air! est un manga qui parle de radio, un univers aussi fascinant qu'obscur qui est désormais adapté en anime par rien de moins que les studios de Gundam : Sunrise. Autant dire que les attentes étaient hautes.
Pourtant le staff réuni est relativement frais. Le réalisateur Tatsumi Minamikawa a longtemps été directeur d'épisode, mais il s'est lancé dans la réalisation avec le dernier film en date de Fairy Tail, Dragon Cry. Pas grand-chose à voir avec ce qui nous intéresse aujourd'hui. Enfin presque, puisqu'au scénario nous retrouvons Shoji Yonemura qui était à ce poste sur Dragon Cry, On le connaît surtout pour ses scénarios originaux puisqu'il a écrit Smile! Precure, le trop méconnu Mujin Wakusei Survive et la toute nouvelle saison de Pokémon. Mais voilà quelques temps qu'il adapte aussi avec succès des manga comme Parasite ou One Piece dont il s'occupe depuis déjà plus de 100 épisodes. Le duo a déjà travaillé ensemble ce qui n'est qu'encourageant pour la suite.
Mais on parle d'une série dans l'univers de la radio, il faut donc que le directeur du son soit à la hauteur. Ici c'est le carnet d'adresse qui prime, puisque le choix s'est porté sur Tsuyoshi Takahashi qui a déjà bossé sur Testament of Sister New Devil où Minamikawa était directeur d'épisode. Sunrise a une réputation très solide et il est rare que le studio sorte une Production EN demi-teinte. Cela lui arrive de réaliser de mauvaise séries, mais la production et la réalisation est toujours à la hauteur, c'est plutôt du côté de l'intrigue que ça pèche. Du coup, sur un manga aussi solide que Born to be on air!, y a-t-il vraiment moyen de se planter ? C'est ce que nous allons voir !

L'épisode démarre au coeur de la forêt, dans la nuit, notre héroïne parle semble-t-il seule au milieu des bois à une audience inconnue, expliquant qu'elle vient de tomber nez à nez avec un ours. Et effectivement, un énorme ours brun la dévisage à une dizaine de mètres de là, dressé sur ses pattes arrières. Visiblement en direct à la radio par quelques moyen que ce soit, elle commence à répondre aux messages des auditeurs tout en cherchant à assurer sa survie. L'ours la charge ! Elle fuit comme une dératée sans demander son reste, hurlant et haletante, elle cherche à rester en vie tout en continuant à diffuser son émission au péril de sa vie. Acculée elle fait volte-face et affronte le plantigrade, lui saute au cou, tente de l'étrangler, c'est tellement surréaliste qu'on croirait à un sketch et… c'était un sketch. Toute cette introduction n'était qu'une longue improvisation au micro d'une radio de Sapporo. Mais comment en est-on arrivé là ?
Déjà une chose à remarqué : c'est beau ! C'est un anime sur la radio et il est mieux animé que la dernière saison de My Hero Academia. Ensuite, la performance vocale de la seiyû Riho Sugiyama est proprement ahurissante, le débit, les arythmies, les essoufflements, les cris, elle déploie toute l'étendue de son talent de comédienne pour nous faire vivre la série à 200%. Et en plus de ça, c'est hilarant ! Born to be on air! s'annonce d'ores et déjà comme un des meilleurs titres de la saison et il sera très difficile de faire mieux.


EmmaNouba
Note:

Déjà, un anime sur la radio, ce médium si peu reconnu et pourtant indispensable, en voilà une riche idée. C'est donc séduite que j'ai entamé le visionnage de Born to be on air! Et cette série est un régal, un petit chef d'œuvre, une vraie merveille. Et l'on tombe immédiatement en amour avec Minare Koda, brillamment interprétée par Sugiyama Riho qu'on a brièvement croisé dans l'excellente série The case files of Jeweler Richard. Elle déploie tout son talent, et elle en a énormément. Un grand coup de chapeau. Le casting voix est essentiel dans cette série et il est parfait dans cette adaptation du manga de Hiroaki Samura (L'Habitant de l'infini), réalisée par Tatsuma Minamikawa, qui signe sa première grande série après s'être frotté à d'innombrables réalisations d'épisodes mais aussi au long métrage Fairy Tail: Dragon Cry. En tout cas, avec Born to be on air!, on va se souvenir de ce jeune créateur. Il a su s'entourer d'une équipe très efficace, que ce soit le scénariste Shôji Yonemura (une pointure au CV long comme un dimanche sans pain) et le chara designer, Takumi Yokota, qui réalise un superbe travail, dans un esprit proche du maître Satoshi Kon. Plaisir des oreilles, des yeux mais aussi des zygomatiques ! Car la série est drôle, haletante et super rythmée.

Quand on rencontre la jeune animatrice radio, elle est sur le bord d'une rivière, face à un ours. Alors que la situation est quelque peu incongrue, elle continue à répondre à des mails d'auditeurs, et franchement, elle n'a pas la langue dans sa poche (remarquez il vaut mieux à la radio !) et elle a du tempérament, la petite. On comprend alors qu'en fait, nous sommes dans le studio où elle interprète un sketch avec moult détails et une énergie incroyable. Mais Minare n'était pas forcément destinée à devenir une star des ondes. Et le récit flash-back de son « recrutement » est aussi très drôle. En fait, elle est serveuse dans un restaurant de soupe dans le quartier de Sapporo, à Hokkaido. Elle passe sa vie à servir des repas, oscillant entre les clients mécontents et ses déboires amoureux. Et un soir, elle rencontre, alors qu'elle a décidé de noyer son chagrin dans l'alcool, Kanetsugu Matô et lui déballe tout ce qu'elle a sur le cœur, avec une gouaille bien personnelle. Il se trouve que cet homme est le directeur de la radio locale et que le fourbe a enregistré toute la conversation, enfin plutôt son long monologue. Et voici, notre amie en plein service qui découvre sa voix à la radio (sic). Ni une, ni deux, elle débarque au studio et la voilà, lancée. Minare devient alors la voix de l'émission de nuit, et elle expérimente tout ce qu'elle peut en ne s'empêchant pas d'égratigner au passage tous les travers de la société nipponne.

En un mot comme en cent : Born to be on air! est une série comme on n'en voit pas souvent, intelligente, drôle et vraiment adulte. Enfin, une raison de vous faire encore plus aimer la radio (s'il en fallait une) ! Bravo Minare !


Pa Ming Chiu
Note :

Born to be on air! est à l'origine un manga de Hiroaki Samura, un auteur que l'on connaît avant tout pour son sublime chanbara L'Habitant de l'infini.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'auteur sait se renouveler et Born to be on air! ne pouvait pas être plus éloigné de son œuvre précédente.

Adieu le Japon féodal, les ronins crasseux, les samouraïs énervés et les vengeances dans des bains de sang. On reste néanmoins dans une œuvre adulte, dans cette comédie doublée d'une satyre sociale où on suit le quotidien de Koda Minare, une jeune serveuse en plein chagrin amoureux. Celle-ci a la mauvaise idée, un soir de beuverie, de se confier à Kanetsugu Matô, le directeur d'une célèbre radio. Ce dernier la piège et diffuse ses confessions avinées, mais ce n'est en fait qu'un stratagème pour l'attirer à la station et la faire s'asseoir devant un micro. Il faut dire que Minare a un sacré débit, une langue bien pendue, une tendance à suranalyser et une personnalité hors-normes qui en font la candidate idéale pour devenir animatrice radio ! Ce qui n'a visiblement pas échappé à Kanetsugu Matô…

Dans un premier temps, on a légitimement un peu du mal à imaginer comment dynamiser ou donner de gros enjeux à de l'animation radio. Mais d'un autre côté, on a confiance en la pop culture japonaise pour rendre épique n'importe quoi ! Et une fois de plus, on n'est pas déçus. La scène d'ouverture qui place Minare devant un ours pour faire sa chronique n'est que le fruit d'une savante et décalée mise en scène audio, mais se transforme du coup en une véritable scène d'action ubuesque dans son imagination (un procédé narratif encore vu récemment dans l'excellente série Keep your hands off, Eizouken! ) !
La réalisation est d'ailleurs remarquable. Le dessin de Samura est bien retranscrit par le character design, et le filtre de texture qui donne un côté très pictural à l'ensemble fonctionne du tonnerre et s'accorde au trait vivant et naturel. En plan fixe, les personnages semblent avoir été colorisés à l'aquarelle ou aux feutres à alcool.
On ne peut que rendre aussi hommage à l'excellente seiyû qui incarne le personnage de Minare. Un rôle en or, vu que la voix est au premier plan de cette histoire, et qu'elle assume grandiosement. Son débit et sa diction sont parfaites, et son jeu est toujours très juste malgré le caractère excessif de Minare. On a effectivement de l'entendre longuement parler, surtout à travers ce personnage aussi drôle qu'attachant.
Le très efficace opening par le groupe de rock tacica sonne un peu comme du Asian Kung Fu Generation (Erased, Fullmetal Alchemist, Naruto, Solanin, etc.) en termes de composition, ce qui est un compliment.
L'ending qui est également très bon dans un tout autre genre, plus calme et feutré, est interprété par la chanteuse Harumi. On peut voir dans ce dernier de sublimes crayonnés de Samura.


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